Dr Amadou Sy Savané, ministre de l’Éducation nationale, semble incarner ce que l’on pourrait qualifier de « ministre analogique dans un monde numérique ». Certes, sa grande expérience universitaire acquise au Gabon et ailleurs pourrait être impressionnante sur le papier, mais on se demande bien à quoi elle sert au Mali, surtout lorsqu’on examine la reprise scolaire 2024. Quelle débâcle ! Un fiasco qu’on n’osait même pas imaginer.
Rappelons-nous de la visite éclair du ministre dans quelques points stratégiques du pays, pour « évaluer » l’état des écoles. Ah oui, cette belle sortie médiatique, soigneusement scénarisée pour donner l’illusion qu’il se préoccupe du secteur éducatif. Mais sait-il seulement que, passé Ségou, les écoles sont à peine ouvertes ? L’insécurité règne, et pire encore, certaines écoles sont littéralement envahies par l’eau ! Mais tout cela semble être bien loin de ses préoccupations, puisque le ministre semble préférer le confort douillet de Bamako à l’exploration des réalités difficiles à seulement quelques kilomètres de la capitale.
À l’ère du numérique, on attendrait d’un ministre de l’Éducation une capacité d’anticipation. Et pourtant, Dr Savané nous gratifie de décisions désastreuses et incohérentes. En pleine confusion, il nous sort un communiqué annonçant la reprise des cours, coupant court aux rumeurs de report. Puis, quelques jours plus tard, à la veille de l’ouverture officielle, il revient sur sa décision et parle de… report. Vous avez dit amateurisme ? Ce genre de volte-face chaotique est indigne du secteur de l’éducation, un secteur qui souffre déjà suffisamment sans qu’on y ajoute cette dose de cacophonie ministérielle.
La vérité est que l’éducation malienne mérite mieux que ça. Elle a besoin de réformes sérieuses, menées par des cadres compétents et engagés. Mais pour cela, il faudrait peut-être un ministre qui comprenne que le Mali n’est pas seulement Bamako, que les défis sont bien réels au-delà des salons climatisés, et que l’ère numérique dans laquelle nous vivons exige un leadership à la hauteur de ces enjeux.
Quant à Dr Amadou Sy Savané, lui seul pourra sans doute nous expliquer comment ses brillantes expériences à l’étranger pourraient sauver notre éducation. Nous, on attend toujours