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Edito : Douloureuse et émouvante séparation !

Le mercredi 29 janvier 2025 restera une date tristement célèbre dans les annales de l’histoire du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, ont décidé de tourner définitivement le dos à la CEDEAO.

Cette organisation cinquantenaire, en dépit de tous les reproches qui pourraient lui  être faits , a été une véritable bouée de sauvetage pour des pays sans littoral que sont ceux de l’AES dont l’économie est tributaire à plus de 70% des produits d’importation. Ce retrait, que rien ne pourrait justifier, est un coup dur pour les populations des trois pays, malgré les assurances données par le Président de la Commission de la CEDEAO, le gambien Omar  Touray. Pour le Président de la Commission  de l’organisation sous régionale les relations et tous les avantages dont  les trois pays de l’AES bénéficient ne connaitront aucune restriction pour l’instant en attendant la conférence des chefs d’Etats, la seule instance habilitée à décider de ce que seront les liens entre l’AES et la CEDEAO. En effet, il est indéniable, qu’après cinquante ans de vie dans une organisation d’intégration, se retirer de celle-ci signifierait sans nul doute tourner le dos à une expérience de fraternité africaine cinquantenaire, à une collaboration fructueuse et à un marché de plus 425 millions de consommateurs. Et  pourtant cette organisation que certains chefs d’Etat diabolisent est  citée en exemple comme étant le meilleur modèle d’intégration en Afrique, au point qu’elle est convoitée par d’autres pays et fait indéniablement des émules dans d’autres organisations en Afrique et dans le monde.

C’est véritablement une séparation à la fois douloureuse, pathétique et émouvante surtout quand on a assisté avec impuissance à la descente des trois drapeaux, du Mali, du Burkina Faso et du Niger parmi la quinzaine qui flottait au siège de l’institution sous régionale à Abuja au Nigéria. Il est avéré que la CEDEAO a beaucoup de faiblesses et qu’elle doit faire sa mue, mais cette organisation demeure malgré tous ces écueils, la plus fiable en Afrique et passe aujourd’hui pour être  celle qui a fait des avancées notoires tant dans le cadre de l’intégration des peuples que dans la promotion des investissements avec en toile de fond la libre circulation des personnes et de leurs biens avec un allégement fiscal et surtout le libre établissement des citoyens dans l’espace. Comment pourrait-on mettre à l’eau toutes ces prouesses engrangées par la CEDEAO en faisant le choix de la quitter ? Le vin est désormais tiré il faut le boire. Le divorce tant redouté est acté, il  est même consommé, place maintenant aux conséquences. En acceptant de se séparer de la CEDEAO les Etats de l’AES vont également cesser de bénéficier des projets et programmes structurants comme la réserve régionale de sécurité alimentaire, le Programme régional d’appui au pastoralisme au sahel, le projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au sahel, le programme régional d’appui à la résilience des systèmes alimentaires, le projet de marché régional de l’électricité de la CEDEAO… pour ne citer que ces quelques projets et programmes, tous d’importance capitale pour les Etats de l’AES . Quid des implications financières ? La BIDC et la BOAD, les deux institutions financières régionales ont des engagements considérables dans les trois pays jusqu’à hauteur de 500 millions de dollars US. Tous les projets financés par ces deux banques seront suspendus, voire totalement annulés au grand dam de leurs bénéficiaires. Bref cette séparation à la fois douloureuse, car cette séparation à n’en pas douter occasionnera  beaucoup de pertes et demandera des sacrifices, de la résilience, mais aussi elle est émouvante surtout après près de cinquante ans de mariage fait, certes de bas, mais aussi incontestablement de hauts.    La question qui taraude les esprits est celle de savoir quel sera l’avenir de l’AES après son retrait de la CEDEAO et surtout après ceux qui l’ont mis sur les fonts baptismaux ?

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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