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Édito : déception !

Depuis l’annonce du sommet des chefs d’État de la Cedeao le 4 juin dernier à Accra, au Ghana, les Maliens, dans leur majorité, et les populations des pays voisins ont espéré la levée des sanctions économiques et financières contre le Mali. Cela, parce que les deux positions étaient très proches à la veille de cette rencontre. Mais, l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé, pour paraphraser l’autre. L’espoir suscité s’est écroulé tel un château de cartes. Les deux organisations sous-régionales (la Cedeao et l’Uemoa) n’ont pas levé les sanctions contre le Mali.

Rares étaient les Maliens qui imaginaient le maintien de l’embargo. Même si les uns et les autres n’avaient aucune idée d’un compromis entre les deux parties, notamment concernant le chronogramme des élections, on savait tout de même que la position de Bamako et celle de l’organisation régionale n’avaient jamais été aussi proches, comme l’avait d’ailleurs souligné le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Dans les « grins », les marchés et autres salons feutrés de Bamako, l’éventualité de la levée des sanctions était au cœur des causeries depuis l’annonce du rendez-vous d’Accra.

C’est d’ailleurs pourquoi la journée du samedi dernier a été longue pour beaucoup de Maliens. Même les populations des pays voisins, touchées par ces sanctions, n’attendaient de ce sommet que la fin de l’embargo contre le Mali.

Mais, dans la soirée, tout cet espoir a été brisé. Accra n’a rien décidé ni sur la situation au Mali, encore moins sur les cas du Burkina Faso et de la Guinée Conakry. Tout ce beau monde doit donc patienter jusqu’au 3 juillet 2022, date retenue pour le prochain sommet ordinaire des chefs d’État de la Cedeao qui se tiendra à Accra.

Au Mali, l’information a choqué plus d’un. L’espoir s’est transformé en désespoir. Pourquoi les sanctions n’ont-elles pas été levées ? Manque de consensus, apparemment. Sur la durée de la transition ? Non, selon certaines sources. Et s’il y a un compromis autour de la durée de la transition, il n’y avait aucune raison de ne pas lever les sanctions. Les questions politiques ne devraient pas empêcher la levée de l’embargo.

Aujourd’hui, il faut le dire, tout le monde souffre : le Mali et ses voisins, notamment le Sénégal et la Côte-d’Ivoire. L’organisation régionale devrait penser à tous ces aspects.

En somme, le sommet du 4 juin a été une déception, pas que pour le Mali, mais aussi pour certains pays voisins victimes des sanctions « illégitimes et illégales ».

Au-delà de la durée de la transition, si les informations selon lesquelles la Cedeao exigerait la dissolution du gouvernement malien est avérée, c’est qu’elle donne raison à ceux qui la qualifient d’une organisation « instrumentalisée ». Elle déçoit encore plus. Son attitude prouve son indifférence aux souffrances des populations maliennes. Le report des décisions sur le Mali a suscité la colère des Maliens qui, depuis des semaines, jouent à l’apaisement.

Les Maliens doivent-ils encore espérer le sommet 3 juillet prochain, au risque de se voir déçus ? En tout cas, bien que les difficultés soient nombreuses, il ne faut pas trop compter sur une levée des sanctions si la Cedeao, au-delà de la durée de la transition, compte imposer un nouveau gouvernement et la fin d’un partenariat militaire entre le Mali et la Russie, comme le rapportent certaines sources.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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