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Edito : Carnage au centre du Mali : Je refuse de croire à une guerre ethnique au Mali

Le deuil national a pris fin le samedi dernier suite à la tragédie à Sobame  Da dans le cercle de Bandiagara région de Mopti qui a fait 95 morts 19 portés disparus. Avant le 23 mars, Ogossagou a été vidé de ses habitants par le même mode opératoire, 160 morts dont les vieillards, femmes, enfants, bétail. Bref, le centre est devenu un cimetière à ciel ouvert où les hommes armés opèrent en terrain conquis. La mort est banalisée dans cette localité ces derniers temps à tel point qu’une dizaine de morts n’est plus un événement.

Les Maliens sont meurtries dans leur chair et dans leurs âmes car ne bénéficiant plus l’assistance et la protection de l’Etat. Un Etat qui n’existe plus. Et comme la nature a horreur du vide, les terroristes et les milices des différentes communautés  s’imposent comme les seuls maîtres du ciel et de la terre. Jadis, cette violence n’était imaginée au Mali car le pays était un havre de paix où la diversité ethnique faisait sa beauté et non une source de conflit. Les Maliens rêvaient de ce pays où le Sinankouya (cousinage à plaisanterie) ou Nimogoya étaient des valeurs sociétales qui cimentaient le vivre ensemble. C’est pour toutes ses raisons que je refuse de croire à une guerre ethnique dans un pays où la cohésion sociale, le vivre ensemble étaient plus que la religion. Après le drame, le premier ministre et le Président se sont tous rendus sur les lieux du drame et promettent de dissoudre toutes les milices dans cette localité du pays. Une fuite en avant pour certains, car c’est bien  l’absence de l’Etat qui  a favorisé la création des mouvements d’auto défense et  l’installation du groupe djihadiste de Amadou Kouffa, un prédicateur radical qui a fait alliance au groupe ançardine de Iya dAghali. Le slogan de la campagne électorale  du Président qui est la reconstruction de l’armée et donc certains évoque la montée en puissance est aujourd’hui de la poudre aux yeux, au regarde des massacres des civiles par des hommes armés. Par ailleurs, les populations s’interrogent sur que font les forces étrangères dont la mission principale est de protéger la vie des civiles. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux incantations mais plus à l’action comme le chef de la Minusma l’a si bien dit« qu’il faut un sursaut national pour sauver le Mali. Ce qui est sûr une première sanction est tombée avec le limogeage du gouverneur de Mopti, mais il faudra encore plus de volonté politique.

Koulikoro.info

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