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Edito : Blaise, l’hôte du jour…

C’est une visite pour le moins surprise, lorsqu’on sait ce qui est souvent reproché à la médiation du président Burkinabè depuis les débuts de la crise malienne…

 

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La médiation de Blaise Compaoré, désigné par la CEDEAO, au début de la crise malienne en 2012 a connu ses beaux jours pendant la transition. On se souvient de Djibril Bassolé, qui faisait de fréquents allers retours au Mali, pour tenter de convaincre l’ex junte au pouvoir de céder le pouvoir. A ce moment là, le Burkina était le médiateur tout attitré pour aider le Mali à retourner à l’ordre constitutionnel. Ce fut donc chose faite !

A suivi l’élection présidentielle de sortie de crise sanctionnée par la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita. Depuis, la donne a quelque peu changé pour Ouagadougou. A Blaise Compaoré, il a souvent été reproché de ménager les rebelles du MNLA, dont beaucoup se sont établis dans la capitale burkinabè. En dépit des accords du 18 juin 2013, signés à Ouagdougou sous l’égide de Compaoré, et qui n’arrivent toujours pas à trouver leur application sur le terrain au Nord du Mali, une partie de l’opinion a estimé que le Burkina n’était pas vraiment du côté du Mali. Pourquoi ? A travers Blaise, les capacités de réaction militaire de la CEDEAO et de la force africaine MISMA, ont été fustigées, quant les Français n’ont pas attendu pour intervenir au Mali en janvier 2013. Pis, on ne digère pas pourquoi le médiateur burkinabè ne fait pas davantage pression sur les chefs de file du MNLA pour exécuter les dispositions de l’Accord de Ouagadougou, à savoir le cantonnement, le désarmement et la démobilisation.

Enfin de compte, un seul médiateur suffit-il au Mali ? Les autorités maliennes ont compris depuis longtemps, qu’il y avait d’autres interlocuteurs en face. A commencer par la Minusma qui s’est impliqué dans la préparation d’une partie du dialogue. Ainsi que d’autres médiateurs potentiels comme le Roi du Maroc, qui avait reçu une délégation du MNLA ou encore le président en exercice de l’Union Africaine, le mauritanien Ould Abdel Aziz, qui s’est particulièrement impliqué pour obtenir un cessez-le-feu à Kidal en mai dernier. Sans oublier l’Algérie qui va superviser une partie du dialogue préparatoire. “Le Mali mobilise toutes les attentions, la communauté internationale s’est beaucoup investie”, signalait un diplomate.

L’arrivée de Blaise à Bamako, vise t’elle à le remettre en orbite en tant que médiateur attitré? Ou à dissiper une bonne fois pour toutes la soi disante brouille entre Bamako et Ouaga ? A quelques jours de pourparlers préparatoires d’Alger, cette visite se veut sans doute, une manière de ne pas rompre le fil avec la CEDEAO et de sécuriser tous les contours du dialogue intermalien : “J’aimerais pouvoir rencontrer le président Boubacar Kéita et, avec aussi les forces vives, la classe politique malienne, pour voir comment nous pouvons une fois encore nous créer les conditions d’un dialogue fécond”, a donc déclaré Blaise Compaoré en prélude à cette visite.

Nous y reviendrons !

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