L’Organisation malienne des éditeurs de livre (OMEL) et son partenaire, le Projet canadien Page ont procédé, samedi dernier à Azalaï Grand hôtel de Bamako, au lancement de l’étude sur le secteur du livre.
La cérémonie était présidée par le chef de cabinet du ministère de la Culture, Almamy Ibrahima Kouréïssi, en présence du chef de division Manuel scolaire au ministère de l’Education nationale, Issoufi Touré et du premier secrétaire à l’ambassade du Canada dans notre pays, Mme Kibeza Kasubi. Y étaient aussi le chef du Projet Page, Aliou Sow et nombre d’invités.
L’étude sur le secteur du livre, commanditée par l’OMEL, a bénéficié de l’assistance technique et financière de Page. Elle répond à une attente majeure des professionnels du livre, explique Hamidou Konaté, président de l’OMEL.
En effet, première du genre au Mali, l’étude a été réalisée par des acteurs maliens de la chaine du livre.
Il ressort des explications générales fournies à la presse que le secteur a connu une forte croissance, depuis la fin des années 1990. Ce progrès est imputable à la Politique nationale du manuel scolaire et surtout dans le volet : « concession des manuels scolaires », appuyé par un engagement financier important et constant du Canada en faveur de l’acquisition de manuels scolaires pour nos écoles.
Les résultats de l’étude ont fait l’objet d’un colloque, en décembre dernier, qui a réuni auteurs, imprimeurs, libraires et autres responsables des départements ministériels en charge de l’Education et de la Culture. Ceux-ci ont ainsi identifié un certain nombre de contraintes, notamment la piraterie, le difficile accès aux livres, la faible qualification des acteurs du livre, le poids insupportable des impôts et taxes sur les intrants et livre et la non ratification par l’Assemblée nationale de la Convention de Florence malgré son adoption par le gouvernement depuis trois ans. Cette ratification permettra, à coup sûr, de réduire un peu la pression fiscale sur le livre, indique Hamidou Konaté.
La crise multidimensionnelle que connaît notre pays depuis 2012 a impacté négativement le secteur du livre. Les ressources gouvernementales ont fortement baissé. De même, les financements de nombreux partenaires techniques et financiers (PTF) sont à l’arrêt. Ce désengagement des PTF fragilise sérieusement le secteur du livre et pénalise les écoles maliennes, constate le président de l’Organisation du livre.
La présente étude est, après la charte de l’éditeur et le catalogue collectif, le 3è outil promotionnel élaboré par l’OMEL grâce à l’assistance du Projet Page. Tout comme l’accompagnement des maisons d’édition maliennes dans le renforcement des capacités, de voyages d’étude et l’organisation des Journées maliennes du livre. Les partenaires de l’OMEL, représentés respectivement par Mme Kibeza Kasubi et Aliou Sow, ont chacun renouvelé leur confiance à l’Organisation. Le Canada continuera à appuyer le secteur du livre au Mali. La collaboration entre Page et l’OMEL sera encore plus intense car l’objectif est d’aider à développer la chaine du livre au Mali ont-ils assuré.
Parmi les contraintes recensées, certaines avaient été mentionnées dans le document cadre de la Politique culturelle de notre pays, notamment les difficultés d’édition, l’insuffisance de suivi promotionnel et l’organisation de la distribution, explique le chef de cabinet du ministère de la Culture.
En outre, la relecture de la loi fixant le régime de la propriété littéraire et artistique, en juillet 2017, procède d’un souci de mise à jour encore qu’il faille compter avec l’évolution technologique.
Au plan institutionnel, l’Etat a créé deux structures qui sont entièrement dédiées au développement du secteur du livre. Il s’agit de la direction nationale de la Bibliothèque et de la documentation et le Centre national de la lecture publique pour renforcer les acquis. Quant à la formation, elle bénéficie d’une certaine attention. Nonobstant l’absence de certains maillons de la chaine du livre, l’ouverture à l’université de la filière des métiers du livre constitue un acquis à consolider, au fur et à mesure.
Au plan normatif, les instruments de ratification de l’Accord de Florence et du Protocole de Nairobi sont, en partie, élaborés. Le président de la République a pris, le 21 janvier 2014, une ordonnance autorisant sa ratification.
Par conséquent, il importe d’accélérer le processus de ratification afin que le livre soit accessible au plus grand nombre. Au regard de tout cela, il apparaît que l’évaluation du secteur du livre ouvre de grandes perspectives pour toutes les parties prenantes.
Youssouf DOUMBIA
Source: Essor