L’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSG) a tenu un atelier de présentation d’une étude sur le secteur informel au Mali avec comme thème : « Secteur Informel : Fragilité et Conflit au Mali ». C’était ce jeudi 07 février 2019 à l’hôtel Salam. Il ressort des études que le secteur informel occupe environ 55% du PIB du pays.
Etaient présents à cet atelier le Pr. Sadio Thiam, représentant de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSG), et l’équipe de chercheur sous la coordination du Pr. Amadou Aly MBaye, directeur du Laboratoire d’Analyse des Politiques de Développement (LAPD).
Financé par l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale, cet atelier est une rencontre de partage et d’échange de résultats de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar et de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSG). « Durant deux ans, nous avons travaillé pour comprendre la dynamique entre la précarité publique et les conflits’’, a révélé le coordonnateur, Pr. Amadou Aly MBaye. Et d’ajouter que cette étude était focalisée sur le Niger et le Mali. ‘’Malgré la crise qui sévit dans le pays depuis 2012, l’économie malienne se comporte assez-bien, particulièrement dans le secteur minier et le secteur cotonnier qui serve de locomotive’’, a indiqué M. MBaye.
Suivant les explications du coordonnateur, les récentes statistiques publiées par l’Institut National de la statistique (INSTAT 2017) tendent à montrer que l’activité économique au Mali, ne semble pas avoir été significativement affectée par la crise. Ainsi, au Mali, selon les études publiées, le secteur informel occupe 55% du produit intérieur brut (PIB), 98% de la valeur ajoutée dans le primaire, 22% dans le secondaire et 66% dans le tertiaire. Ces études menées dans la région de Mopti et dans le district de Bamako ont prouvé aussi une situation particulière des femmes concernant l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). En effet, à Bamako, 12,24% de femmes utilisent un e-mail contre 2, 27% à Mopti. S’agissant d’un site web, 10,29% de femmes l’utilisent dans le district contre 4,35% de femmes à Mopti. Pour l’utilisation d’un service mobile, elles sont 12,20% dans le district et 25,27% dans la région de Mopti.
Le secteur informel est considéré aujourd’hui comme un secteur stratégique, par sa contribution à la production, à l’emploi et aux revenus.
Secteur Informel et crise
La crise est restée très aigüe dans les régions du nord, où les mouvements Jihadistes trouvent dans une jeunesse souvent démunie et en manque d’opportunité, une riche réserve pour le recrutement de combattants.
Des recommandations de politique économique ont été données par l’équipe de chercheur de LAPD. Il s’agit, entre autres, d’approfondir la décentralisation budgétaire et politique ; d’améliorer la perception de l’Etat central dans les zones de conflit ; d’améliorer l’environnement de l’entreprise pour consolider les entreprises et les emplois existants dans le secteur formel comme dans l’informel.
Awa Sogodogo
Source: L’Indicateur du Renouveau