L’Etat malien procédera ce vendredi 20 avril à l’apurement des intérêts de son emprunt obligataire dénommé «Etat du Mali 6,50% 2017-2024», a-t-on appris auprès de la Société de gestion et d’intermédiation (SGI) CGF Bourse. Il s’agit d’une opération d’un montant de global d’impôts de plus de 6,5 milliards de francs CFA.
Devant l’inquiétude grandissante de la communauté des bailleurs internationaux, le Mali devrait bientôt se débarrasser d’une partie de ses dettes, comme le lui recommande la Banque mondiale.
Mardi 17 avril, la Société de gestion et d’intermédiation (SGI) CGF Bourse, basée dans la capitale sénégalaise Dakar, a annoncé que le gouvernement malien procédera dès ce vendredi 20 avril au paiement des intérêts annuels de son opération dénommée «Etat du Mali 6,50% 2017-2024», pour un montant global net d’impôts de 6,5 milliards de francs CFA, soit environ 9,7 millions de dollars.
«Etat du Mali 6,50% 2017-2024» est un emprunt obligataire par un appel public à l’épargne de 100 milliards de Fcfa, soit environ 150 millions de dollars que l’Etat malien avait lancé du 23 mars au 14 avril 2017 pour pouvoir financer des investissements prévus dans le budget de l’année dernière.
Les clauses de l’emprunt avaient prévu que l’émetteur, l’Etat malien, verse aux souscripteurs un intérêt annuel de 650 Fcfa par titre. Ainsi, le premier coupon devant devenir payable un an après la date de jouissance, celle-ci tombe sur ce 20 avril. Un engagement que l’Etat malien compte honorer. En ce qui concerne le remboursement de l’emprunt lui-même, il a été décidé d’un amortissement annuel du capital en séries égales avec deux ans de différé c’est-à-dire à partir du 20 avril 2020.
Une dette inquiétante
La décision de payer cette dette sera certainement bien accueillie par les bailleurs de fonds internationaux du Mali, notamment la Banque mondiale. En février dernier, cette dernière avait rendu public un rapport sur la situation économique du pays dans lequel elle n’avait pas hésité à manifester son inquiétude sur le niveau de la dette publique malienne.
L’institution financière avait indiqué que cette dernière avait rapidement grimpé entre 2013 et 2016, atteignant les 98% du PIB en 2016. Une situation malheureuse qu’elle a imputé au recours actif des autorités maliennes à l’emprunt extérieur pour les investissements publics.
Même si la Banque mondiale a annoncé qu’un «excédent budgétaire primaire enregistré pour une deuxième année consécutive» pourrait amener à une diminution de la dette publique de 5,5 points en fin de 2017 pour atteindre 93.6% du PIB, elle ne reste pas moins inquiète.
Pour la viabilité de la dette, une mission du Fonds monétaire international, en novembre dernier au Mali, avait convenu avec les dirigeants des décisions à entreprendre :
«Les services du FMI et les autorités ont convenu des mesures requises pour préserver la viabilité de la dette, tout en s’assurant d’un financement adéquat de la stratégie de réduction de la pauvreté », indiquait le communiqué final de la mission du FMI.
Parmi ces mesures, une meilleure mobilisation des recettes en accélérant les réformes des administrations fiscales et douanières et en développant une fiscalité plus efficace des revenus des entreprises multinationales ; et l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques en réformant notamment la gestion des investissements publics et en rationalisant les dépenses non prioritaires.
La Tribune Afrique