Au total, les capacités de 120 candidats pour la promotion démocratique et 90 pour la promotion politique seront renforcées dans des disciplines liés à la politique et à démocratie.
Issus des partis politiques et des organisations de la société civile au Mali en générale, ces candidats retenus sont ceux qui se sont révélés dynamiques et intéressés par la gestion de la chose publique.
Cette formation a été initiée par l’institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), dans le souci de remédier aux manques de formation politique et citoyenne des jeunes et des femmes dans le monde en général. Dans le contexte malien en particulier, cette formation survient après une longue période de crise politique et institutionnelle sévère.
Selon la représentante régionale du NIMD Sahel, Mme Mirjam Tjassing, la politique qui devrait être à la base des solutions de toutes ces crises que connait le Mali, connait, elle-même, une crise de représentativité. C’est pourquoi d’ailleurs, l’objectif de ces écoles est de former une nouvelle génération d’acteurs politique et de citoyens engagés.
Elle a souligné la nécessité de rompre avec l’ancien système par des réformes profondes. Et selon elle, la période de transition est une opportunité pour engager ces réformes.
Si l’institut néerlandaise a décidé de prendre la jeunesse comme interlocuteur, c’est parce qu’il estime que le faible taux d’implication de celle-ci, comparé à son poids au sein de la société, met en évidence l’ampleur des efforts à fournir pour l’avènement d’une démocratie inclusive.
Pour elle, ces jeunes participants vont acquérir durant cette formation, des valeurs, des connaissances et des compétences nécessaires pour mener une carrière dans l’éveille démocratique ou dans la sphère politique.
Pour cela, il sera abordé des thématiques suivantes : la compétence oratoire, les fondements de la démocratie, l’histoire politique du Mali, les droits humains et la justice, le dialogue politique, la citoyenneté , le genre et la politique, les relations internationales, les partis politique, communication politique, la gouvernance politique et publique, les finances publiques , la politique comparée en Afrique, les institutions de la république du Mali
Aussi, l’Institut néerlandaise à travers cette initiative envisage à cours termes de préparer les jeunes à participer pleinement au processus des prochaines échéances électorales.
Selon elle, une contribution à l’élan malien de refondation telle qu’exprimée par les autorités de la transition et les forces vives de la nation. A moyen et long termes, l’objectif est de co-construire avec les participants, les formateurs et les partis politiques, non seulement de nouveaux acteurs politiques, mais aussi de nouvelles pratiques politiques.
« Nos attentes sont très élevés à votre égard » s’est adressé aux candidats, l’ambassadeur de la délégation de l’union Européenne au Mali, Bart Ouvry, en faisant référence aux derniers évènements sociopolitiques au Mali. Bart Ouvry, n’a pas manqué de manifester l’accompagnement de l’Union Européenne au retour d’un système démocratique apaisé « nous allons soutenir toutes les actions possibles pour faire en sorte que l’avènement de la démocratie…. soit encré dans les institutions, dans les lois, mais aussi dans les esprits » a-t-il indiqué. D’ailleurs l’Union européenne a promis de participer au financement des prochaines élections qui marque le retour à la normale. « Nous sommes prêt à contribuer plus de 6 milliards au financement des élections au niveau de l’état …et plus d’un milliard de CFA au niveau de la société civile » a-t-il ajouté. Il a souligné toute l’importance de cette formation à l’endroit de la jeunesse. Selon lui, la jeunesse sera près de 2/3 de la population, un grand défi en matière d’éducation, d’emploi, mais aussi en matière de formation de ces jeunes générations sur la chose politique.
« la politique de fonctionnement d’une société est une question d’institution, mais c’est aussi une question de femmes et d’hommes et c’est pourquoi nous voulons investir en vous apportant connaissance, compétence et valeur pour que la question de l’éthique personnelle soit une question qui se pose dans toutes nos sociétés, mais qui aujourd’hui se pose aussi et énormément dans la société et dans les débats publics maliens ».
Pour sa part, le représentant des partis politiques, Makan Moussa Sissoko, a fait savoir que «les acteurs politiques et les acteurs de la société civile sont incontournables pour sauvegarder la démocratie chèrement acquise en 1991 ». A ses dires, renforcer la légitimité des institutions est la condition sine qua non de la sauvegarde de la démocratie et selon lui qui dit renforcer la légitimité des institutions dit forcement la formation politique.
Pour le professeur Iba N’Diaye, la jeunesse malienne a besoin de se mettre au diapason des standards démocratiques au niveau du monde « comment est-ce que du poste de militant ou de citoyen contient et consciente on avance vers une société beaucoup plus inclusive, paisible qui va travailler à la justice sociale et à la paix ».
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays– Mali