Il est clair que le calendrier préétabli pour la mise en circulation de l’ECO en Afrique de l’Ouest durant le troisième semestre de cette année n’est plus tenable. En effet, les 10 Chefs d’Etat et de Gouvernement des 14 pays membres de la CEDEAO, réunis en session ordinaire du 57è Sommet, le 7 septembre dernier à Niamey, ont décidé d’élaborer une nouvelle feuille de route pour le lancement officiel de la monnaie unique, différé à une date ultérieure.
« On s’attendait à cette décision. D’abord parce qu’on n’est pas prêt. Il y a les critères de convergences qui sont des préalables pour pouvoir aller vers une zone monétaire unique. Il y a aussi la COVID 19 qui est venue s’ajouter à cette situation. Mais la vraie cause c’est le fait qu’on ne soit pas encore prêt. Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur l’objectif. Il y a des différends qui persistent sur l’approche et sur le calendrier », a déclaré l’économiste sénégalais Moubarack Lo, directeur général du bureau de prospective économique du Sénégal au micro de nos confrères de RFI.
Pendant ce temps, les spécialistes estiment qu’à l’heure où les économies ouest-africaines se préparent à affronter une année de récession, ou au mieux de croissance faible, lancer la monnaie unique aurait été bien trop compliqué et trop risqué. D’autant plus que les institutions financières, comme la Banque centrale fédérale, ne sont toujours pas en place et les États de la zone sont toujours incapables de respecter les critères de convergence nécessaires à la création de la monnaie unique.
Aussi, ajoutent-ils, cette monnaie scripturale ou fiduciaire ne pourra pas voir le jour en Afrique avant une période de 3 à 5 ans.
Rappelons que le projet de loi entérinant la fin du franc CFA a été adopté en mai 2020, en Conseil des ministres par le gouvernement français. Et la réforme concerne 8 pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Andiè Adama DARA.
Source: Bamakonews