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Éclairage public à Bamako: DES DÉFIS RESTENT À RELEVER

Le District de Bamako a un parc d’éclairage public d’environ 40.000 lampadaires. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui hors d’usage, faute d’entretien

Les efforts visant à faire de la ville de Bamako, un exemple de cité lumière sont manifestes avec l’installation de l’éclairage public sur les grandes artères et les nouvelles voies. Cependant, faute d’entretien, beaucoup de lampadaires sont hors d’usage. Nombreux sont les tronçons où les lampadaires opérationnels peuvent être comptés du bout des doigts. Face à ce triste constat, nous sommes allés à la rencontre des services en charge de la gestion de l’éclairage public (EP).

Djibril Sidibé est le directeur de la régulation de la circulation et du transport urbain de Bamako (DRCTU). Ce service est l’aile technique de la mairie du District. Il travaille étroitement avec l’Energie du Mali (EDM sa). Selon le directeur de la DRCTU, les lampadaires constituent un élément des installations d’éclairage public (IEP) de la ville de Bamako. Ces installations sont gérées à travers une convention entre la mairie du district et l’énergie du Mali (EDM sa). Cette convention, signée depuis 2002, a une durée de trois ans. Elle est renouvelable d’année en année. Les installations d’éclairage public (IEP) concernent l’ensemble des ouvrages d’éclairage public. S’agissant des missions de la DRCTU, M. Sidibé nous explique qu’au quotidien, ses équipes circulent nuitamment sur le terrain pour détecter les éventuelles anomalies. «Ces constats sont hebdomadairement transmis à l’EDM afin d’élaborer ensemble un programme d’entretien et de maintenance des installations», a précisé notre interlocuteur, ajoutant que le District de Bamako a un parc d’éclairage public d’environ 40.000 lampadaires.

En dépit des descentes régulières de la DRCTU sur le terrain pour informer l’EDM-sa des éventuelles anomalies, les pannes des lampadaires sont bien patentes la nuit. Les causes de ce dysfonctionnement sont multiples. Il s’agit notamment du vieillissement des installations. En effet, les lampes ont une durée de vie. Quand elles atteignent cette durée normale, elles ne s’allument plus. «Au cas par cas, les durées de vie des lampes arrivent à échéance, ce qui fait que souvent, nous constatons des extinctions des lampes. Nous essayons de les réhabiliter ou de les changer. La disponibilité des pièces de rechange au niveau des magasins d’EDM rend difficile la gestion des lampadaires. Souvent on est pris de court. La procédure de commande peut  tarder et également la capacité financière à faire face à ces problèmes est insuffisante», a fait savoir le chef de la DRCTU. A cela s’ajoutent les cas «d’incivisme».

En effet, il y a des installations qui font l’objet d’agression à la suite des accidents de la circulation. Quand cela arrive, dira M. Sidibé, la réparation peut être lente à cause de la procédure. Celui qui a causé le dégât, doit supporter la prise en charge, mais ça ne se passe pas comme prévu. «Quand le véhicule est assuré, les procédures de mise en état avec les assureurs concernés sont lentes. Dans certains cas, les personnes responsables de l’agression ne sont même pas identifiées. Par conséquent, la mairie du district avec EDM doivent faire face à la remise en état du lampadaire endommagé », explique Djibril Sidibé, précisant que les insuffisances liées à la capacité de production de l’électricité à Bamako sont aussi des causes de la détérioration des lampadaires.

La taxe de redevance sur les factures d’électricité doit prendre en charge les frais liés à l’entretien, à la maintenance et à la consommation des lampes. Sur le terrain, le constat est autre. Des artères entières sont plongées dans une obscurité très effrayante.  Justifiant ce paradoxe, Djibril Sidibé dira que le parc d’éclairage public est en perpétuelle croissance, mais la redevance ne change pas. A cet effet, la DRCTU a initié une relecture de la convention pour augmenter l’assiette en vue d’équilibrer l’équation. Après cet entretien avec la DRCTU, nous avons essayé sans succès de contacter le responsable en charge de l’éclairage public au niveau de la direction de distribution et d’exploitation (DDE), une division de l’EDM.

Il faut noter que les actes de banditisme, les phares blancs de certains véhicules qui éblouissent les conducteurs et qui provoquent des accidents, sont des désavantages qui guettent les usagers de la circulation. Kissima Terera, technicien en service à l’hôpital Luxembourg «Mère-Enfant», a montré du doigt un endroit près de son lieu de travail qui est aujourd’hui devenu obscur du fait de la détérioration des lampadaires. Avec l’absence d’éclairage, cet endroit de la capitale est devenu un vrai «coupe-gorge». En effet, à partir de 2 heures du matin, les malfaiteurs y sévissent. «Ils te retirent ta moto ou ton argent. Nous qui venons très tôt à l’hôpital, ne sommes pas à l’abri de ce vagabondage; surtout les femmes.  Les malfrats les agressent fréquemment», a signalé le travailleur de l’hôpital Luxembourg «Mère-Enfant».

Mohamed D.

DIAWARA

Source: Essor

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