La route des migrants de l’Algérie à Bamako a été difficile pour les jeunes migrants maliens refoulés. « Au Niger, on se couchait au pied du mur, il n’y avait pas de hangars, ni d’arbres. La nourriture, du macaroni bouilli dans de l’eau salée ; j’ai jamais accepté de la manger», a commenté le 15 avril Mamary Doukara. Il témoignait au siège de Yélimane Dagakané à Bamako du calvaire de ces jeunes maliens chassés de l’Algérie.
Mamary Doukara a expliqué que les Algériens les ont abandonné dans le Sahara et qu’ils ont dû marcher jusqu’à la frontière nigérienne. «Nous avons cotisé pour payer notre transport de la frontière algérienne jusqu’à Arlit au Niger», a-t-il poursuivi devant de nombreux membres de Dagakané prenant part à une cérémonie où des conseils ont été prodigués aux jeunes.
Selon Daman Konté, le responsable du bureau de Dagakané à Bamako, la vie des migrants doit être préservée avant tout. C’est le principal message que Dagakané veut transmettre aux jeunes refoulés pour qu’ils ne reprennent plus la route dans l’illégalité. «Nous vous demandons de renoncer à la migration clandestine qui est dangereuse. L’un d’entre vous est mort dans le désert d’Arlit et vous l’avez enterré là-bas. Après, un Sénégalais est mort poignardé », a affirmé Daman Konté.
Refoulés de l’Algérie, des jeunes venant des quatre coins du Mali ont été reçus au siège de l’association Yelimané Dagakané. Les responsables de l’association s’engagent ainsi dans la lutte contre la migration clandestine. Chacun des 39 jeunes recensés par Dagakané a eu une enveloppe, après avoir assisté à une cérémonie dont le message principale est la dangerosité des voies illégales de migration.
Selon Daman Konté, Dagakané ne fait pas de différence entre les fils du Mali qu’ils soient de Yélimané ou non. « Lorsque nous avons appris que des jeunes maliens sont dans la souffrance dans le Sahara nigérien, nous avons décidé de leur venir en aide », a expliqué Daman Konté.
Dagakané a collecté plus de 4 millions de nos francs pour payer le transport des jeunes qui étaient en détresse au Niger. Puis, elle s’est battue auprès des autorités maliennes et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais elle n’a pas eu l’autorisation de donner l’argent à la société de transport Sonef.
Quand l’OIM a enfin transporté les migrants à Bamako, Dagakané est allée à leur rencontre dans la cour des Sapeurs pompiers. Chaque refoulé a eu une enveloppe d’encouragement.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain