Les ennemis postélectoraux, l’opposition dans tous ses états. Le grand complot. La raison d’Etat VS hors la loi. Les signes précurseurs de la démocratie ou le révélateur des carences ou les limites intellectuelles d’un système stupide.
Opposition mythe et réalité
Carnavalesque festival des médiocres menant les loubards à l’abattoir, héros de barricades sans scrupule au carré des martyres.
Que la politique soit l’arène sanglante dont les gladiateurs du temps moderne, donc de nos jours, sont des sapeurs-pompiers alléchant l’énorme masse de naïfs, idéal bétail électoral pour des intérêts, très personnels. La grandeur et la faiblesse de nos démagogues se résument à ce mot sans orientation, sans dimension, tout un empire arrogant, tout en apparence, ostentatoire et sans la moindre profondeur. L’expérience ne les enrichit pas, au contraire les appauvrit, parce qu’ils ne sont que l’incarnation de leur image NARCIS. Ils se vouent eux-mêmes à l’échec, à toutes les formes de suicides, spécialement au suicide politique sanctionné par l’anéantissement inéluctable. Ils se veulent des meneurs d’hommes mais ils ne sont que des émeutiers et des émeutières de la populace, cette proie facile.
L’OPPOSITION, L’OPIUM DU PEUPLE
L’opposition est une tumeur pernicieuse injectée par le Grand Complot dans le cortège de la démocratie avec la bonne gouvernance dans une alternance infernale, plus ça change, plus ça reste pareil. Le mythe de l’opposition, le plus coriace, c’est de permettre l’alternance, changer le pire pour le meilleur. Le politologue occidentaliste conseille au pouvoir de se doter d’une opposition, même s’il faut pour cela payer comptant, au prix fort !
Walter Lippman pensait à juste titre que l’opposition était nécessaire, servant de baromètre et de garde-fou au pouvoir : théorie antique de la limitation du pouvoir. La démocratie occidentale condamne fermement l’anarchie. L’opposition obéit à des règles strictes. Elle est, comme dirait le sage, sous clé, bien verrouillée. L’apparition de l’opposition en Afrique, imposée par l’Occident, a coïncidé avec le processus généralisé de rejet de l’autorité de l’Etat. Le crédo de l’opposition étant : « On se pose en s’opposant » en liant ainsi son existence et son destin en affrontement avec l’Etat. Cela se fait au nom de la démocratie, la liberté d’opinion. Les champions et les vedettes du jour se muent en liberticides. On n’hésite pas à mettre en cause la Constitution avec les institutions y afférentes. On rejette catégoriquement les résultats officiellement proclamés par la Cour Constitutionnelle, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sous l’auguste patronage des observateurs internationaux et nationaux, on refuse de reconnaître le Président élu que les amis du pays félicitent pour sa réélection. La loi proclame que le salut public est la loi suprême. La raison d’Etat fait obligation au pouvoir de réprimer et, si besoin est, de supprimer tout individu ou groupe d’individus qui menacerait l’ordre public. Louis XVI a perdu sa tête pour que vive la République. Socrate mourut parce qu’il représentait une menace pour la stabilité de la Grèce. La partie ne peut être plus importante que la totalité. Tout appartient à la patrie, quand la patrie est en danger ! Mais hélas, le ridicule ne cesse de tuer au Mali !
Les clameurs et les tintamarres de l’opposition, ses marches plus ou moins pacifiques frisent l’extravagance, tant ses mises en scène sont grotesques. On nous rabat l’oreille avec la définition Lincolienne de la démocratie : Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est un peu court ! Cette définition ne peut avoir un sens que quand l’Afrique sera gouvernée par elle-même et pour elle-même. Pour Winston Churchill, la démocratie est la pire forme de gouvernement après les autres. Cela a le mérite de donner à réfléchir. Néanmoins, je souscris amplement à la réplique de Platon chassé d’Athènes et allant chercher refuge à Syracuse auprès de Denys le Tyran. « La démocratie c’est le triomphe de la médiocrité ».Condamnation sans appel du père fondateur de la démocratie. L’Occident nous bourre le crâne avec l’universalisme de la démocratie, le droit de l’homme. Le mensonge est si gros qu’on a toutes les peines du monde à le réfuter. La démocratie, régie les pays de l’Occident qui ne représentent même pas le centième de l’humanité. Où vont-ils chercher l’universalisme ? Au nom du droit de l’homme, on massacre l’humanité au gré de son fantasme, son intérêt.
Savoir vaincre et profiter de la victoire, échapper aux vices de la mollesse sous le faux prétexte de l’unité nationale, en politique tout consensus est un manque de légitimité qui ne dure que l’instant et qui éclate toujours à la face du consensuel.
Un Etat fort domine l’opposition. La force de l’opposition s’identifie au renversement de l’Etat, avec un arsenal de justification sommaire de grands enfants. L’Afrique est en train de devenir une pépinière colossale de prétentions d’ambitions, d’illusions inassouvies. Les bouffons, acteurs de boulevards n’ont de cesse, troublé la tranquillité nationale. Tous à l’unisson dans un mimétisme peu original du Gabon, du Togo, de la RDC, du Kenya, du Zimbabwe, de la Côte d’Ivoire, etc, rejettent catégoriquement les résultats officiels des élections qu’ils ont tout naturellement perdues, bel et bien.
L’opposition, la bonne gouvernance, l’alternance sont les trois cavaliers de l’apocalypse. Ils chevauchent en semant la terreur, le désordre, l’anarchie. Ils ne sont pas des acteurs, ils sont actés, boulevardiers. Voilà qui sied à la démocratie tropicalisée, où chacun est roi et esclave à la fois
L’opposition, c’est la position la plus confortable en politique. Elle ne fait rien parce qu’on ne lui demande rien, elle ne pense à rien, se contente de critiquer ce que le pouvoir fait ou ne fait pas. Elle voyage aux frais de la princesse parce que dotée de budget substantiel qu’elle peut dépenser ou semer à tout vent. Quelle formidable sinécure !
La tanière des fainéants de la vie politique africaine. Les Etats, de nos pères de l’indépendance, pour la reconstruction des Etats authentiquement africains, ont eu la sagesse de ne pas s’encombrer de multipartisme, donc d’opposition. Les partis uniques subirent les tirs des feux croisés, accablés calomnieusement de tous les mots d’Israël, aux sons des fanfares et des trompettes de l’Afrique. En moins de temps, un véritable champignon de démocratie germa partout en lieu et place d’Etats forts, souverains, porteurs d’espérances pour les damnés de la terre.
Des jubilations des cortèges démocratiques couvrirent le festival des parvenus, s’invitant mutuellement aux banquets sur la dépouille de la nation. Comme des soudards, après une grosse beuverie, nos héros d’un instant, d’un jour ou d’un moment se jettent à la gorge, l’un de l’autre, parce que le pouvoir reste indivisible, sans partage, les perdants en factions hétéroclites autoproclamés opposants, aux grandes illusions perdues.
Le temps use le mensonge et polit la vérité (Goethe).
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