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Drame à la sainte Mecque : à qui profite le crime ?

C’est dans la plus grande stupéfaction que le monde entier a appris la mort de plus de 717 personnes (le chiffre va crescendo au jour le jour) à la sainte Mecque, alors qu’elles s’y étaient rendues pour accomplir l’un des cinq piliers de l’Islam : le pèlerinage. Dans la foulée, on se demande comment ce drame a pu survenir. À qui profite ce crime odieux ?

Si l’Arabie Saoudite se dédouane, arguant que la faute incombe aux pèlerins qui n’ont pas respecté les consignes en la matière, d’autres pays, notamment arabes avec à leur tête l’Iran qui a payé le plus lourd tribut, dénoncent un crime crapuleux. Comment un pays, aussi réputé dans l’organisation du Hadj, peut-il tomber dans une «grande bassesse», noyant du coup son image ?

attentats explosion etat islamique terroriste mecque mosquées mort arabie saouditeDes tragédies à répétitions, disons, des hémorragies que l’Arabie Saoudite n’arrive pas à arrêter. En effet, c’est dans la vallée de Mina, lieu du rituel de lapidation, que se concentrent la majorité des drames qui ont endeuillé le Hadj. Ces quinze dernières années, environ 3 500 pèlerins y sont morts lors de mouvements de foule.

L’incident le plus grave remonte au 2 juillet 1990, quand les systèmes de ventilation du tunnel de Mina, long d’un kilomètre, tombent tour à tour en panne. La chaleur devient vite insupportable pour les milliers de fidèles qui s’y trouvent et, rapidement, paniquent. Après avoir vainement tenté de minimiser le drame, le ministère saoudien de l’Intérieur annoncera un bilan de 1 426 morts. La plupart des accidentés ont été victimes d’hémorragie interne après avoir été piétinés.

Les bousculades se succéderont les années suivantes. En 1997, c’est un incendie provoqué par un réchaud à gaz qui avait ravagé des campements de toile dans la vallée de Mina, causant la mort de 343 fidèles. À chaque fois, le royaume est mis en cause pour son incapacité à organiser un pèlerinage suivi par 2 millions de personnes. En 1987, Riyad avait en revanche pu se défausser sur Téhéran. Cette année-là, 402 personnes, dont 275 Iraniens, avaient été tuées lors d’affrontements entre des pèlerins iraniens et des policiers saoudiens. Deux ans plus tard, des chiites koweïtiens étaient accusés d’avoir perpétré un double attentat aux abords de la Grande Mosquée. L’attaque avait fait un mort et 16 blessés. Quelques mois plus tard, la justice saoudienne fera exécuter 16 Koweïtiens accusés d’être les auteurs des attentats.

Chaque année donc, au Hadj, on déplore des pertes en vies humaines, mais le drame de cette année est plus que surprenant et endeuille le monde entier. Question : doit-on dépenser des millions de nos francs pour aller mourir à la Mecque, alors qu’on y cherchait la bénédiction divine ? D’aucuns parlent d’une «mort sainte», mais a-t-on le droit de faire perdre la vie à des gens en quête d’un rapprochement avec Allah le Tout-Puissant ?

Le revers de la médaille, selon certaines sources, c’est que tout incident grave qui survient pendant le hadj affecte indirectement le monarque et ses proches. Aussi, le prince héritier, Mohammed Ben Nayef, a-t-il ordonné immédiatement, en sa qualité de chef de la Haute Commission du pèlerinage, une enquête sur les conditions de la bousculade, qui permettra de dédouaner la monarchie de toute responsabilité. Mais au lieu de cela, nous pensons que L’Arabie Saoudite ferait mieux de s’assumer, surtout qu’avant ce drame, on parlait de la chute d’une grue qui a fait aussi plusieurs morts.

En attendant le Hadj 2016, nous souhaitons prompte guérison aux blessés. Aux familles éplorées, nous présentons nos condoléances les plus attristées. Que leur âme repose en paix !

 

Bruno E. LOMA

Source: Le Reporter

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