Au lendemain de la gigantesque manifestation du 19 juin, les responsables de M5-RFP se sont réunis au siège de la CMAS pour faire le point et dégager les perspectives pour la suite des événements. A l’issue de cette rencontre, le Dr Dr Choguel Kokalla MAIGA, Président de la Commission stratégique du M5-RFP a indiqué que la décision de l’Imam DICKO a permis d’éviter le pire. Aussi, il a profité de l’occasion pour rejeter les propositions faites par la médiation de la de la CEDEAO pour une sortie de crise.
Je crois qu’après ce qui s’est passé le vendredi 19 juin, les Maliens devraient que si tu es en combat, surtout une lutte pour arracher le pouvoir au Président de la République, cela n’est pas une chose facile. Peut-être que des gens ont imaginé que ça allait être chose facile, mais loin de là.
Mais, vous savez, le rassemblement a eu lieu le 19 juin ; tous les Pays de l’Afrique de l’Ouest, les présidents de la CEDEAO ont envoyé leurs ministres des Affaires étrangères pour dire qu’ils ont peur de ce qui se passe au Mali et que cela ne soit pas une catastrophe. Parce que si ça arrive à un certain niveau, il peut y avoir des dégâts. Raison pour laquelle, ils ont plaidé pour que les responsables du M5-RFP puissent surseoir au rassemblement du 19 juin. Nous leur avons fait savoir que la mobilisation pour ce rassemblement est déjà faite et est qu’il très difficile pour le M5-RFP d’annuler le rendez-vous du 19 juin.
Ensuite, la délégation de la CEDEAO nous a parlé de la négociation le jeudi. Nous leur avons répondu que ce n’est pas possible de négocier avant le rassemblement. Ce qui est recherché aujourd’hui et écrit, c’est la démission du Président de la République et cela est inchangeable. Et la délégation saura ce qui va se passer lors de la manifestation (demain vendredi 19 juin).
Je crois que stratégiquement, la décision que DICKO a prise n’a pas été appréciée par beaucoup de manifestants (NDLR : il a demandé aux manifestants de ne pas se rendre à Koulouba pour prévenir tout débordement).
Mais, il a joué le rôle d’un homme sage. Si tu es à la tête du Pays, tu vois loin des choses qu’étant assis que beaucoup des gens, même sur les étages, ne peuvent pas voir. Donc, DICKO a fait de la très haute stratégie politique.
La délégation de la CEDEAO a rencontré DICKO ce matin (NDLR : le samedi dernier) ; les membres de la délégation ont dit qu’eux-mêmes ont vraiment compris la maturité politique de la classe politique malienne. La délégation de la CEDEAO a dit ceci : «ils nous avaient dit qu’il y a un imam qui veut tromper les gens avec certains partis politiques pour prendre le pouvoir. Que les responsables de ces manifestations veulent déstabiliser le Pays ». Mais la délégation de la CEDEAO a dit qu’elle a été étonnée de voir cette foule qui a manifesté sans aucune violence. Ils (membres de la délégation CEDEAO) ont dit que cela leur a beaucoup servi de leçon et que la délégation CEDEAO va faire le compte-rendu à leurs Chefs d’État.
Cela prouve que les gens qui sont à la tête du M5-RFP sont des responsables. Les membres de la délégation de la CEDEAO ont dit qu’ils ont eu des preuves et qu’ils le diront à qui de droit. Parce que, ce que DICKO a compris et nous-mêmes, dans ce combat, il ya plusieurs acteurs. Mais nous, le M5-RPF n’est seulement qu’un acteur dans ce combat.
Nous ne voulons pas répéter les mêmes erreurs du passé. On a appris les leçons de l’histoire du Mali, pendant les trente dernières années. C’est ce qu’on a pris en compte. La gestion des conséquences des changements qui ont eu lieu pendant les trente dernières années au Mali.
Une forte délégation composée des sages du comité stratégique du M5-RFP se rendra ce dimanche chez l’Imam DICKO pour le féliciter de sa décision qui a été la très haute stratégie politique lors du rassemblement du 19 juin.
Mais des milliers de manifestants n’ont pas compris. Or, certaines choses pouvaient ressortir du rassemblement et qu’on ne pourrait plus réparer même après.
Cette décision n’a nullement entamé la détermination des manifestants. Nous avons rendu public un communiqué qui dit ceci : ‘’la délégation de la CEDEAO nous a rencontrés et on a échangé. Mais nous ne partageons pas les idées du communiqué de la CEDEAO. Nous n’avons parlé d’un gouvernement d’union nationale à personne. L’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle sont toutes les instruments du régime et c’est le régime qui n’est pas bon.
On a parlé de la démission d’IBK et de son régime. Le gouvernement a été changé plusieurs fois, plusieurs gaspillages ont été faits’’
En 2018, eux-mêmes (CEDEAO), ils ont envoyé une délégation au chef de file de l’opposition. Le gouvernement n’a pas pris en compte les conclusions de cette rencontre entre eux-mêmes et l’opposition. Cela montre que le pouvoir qui dirige le Pays présentement ne respecte pas, non seulement, les Maliens, mais aussi, la CEDEAO.
Donc, nous leur avons dit d’écouter le Peuple malien. Car, la CEDEAO est l’union des Peuples.
Cette Organisation (CEDEAO) n’appartient pas aux chefs d’État. Ceux qui souhaitaient la violence le 19 juin, nous leur avons montré que nous sommes responsables. Tous les présidents de l’Afrique ont vu la manifestation en direct sur les chaînes nationales et internationales. Nous avons démenti toutes les mauvaises informations contre le M5-RFP sur les chaînes internationales, à l’extérieur du Pays. Nous n’avons pas fait un pas en arrière, nous restons toujours déterminés et mobilisés.
Propos recueillis par Abdoulaye OUATTARA
INFO-MATIN