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Dr. Abdoulaye Niang sur la gestion du pouvoir : «Nous sommes dirigés par des amateurs»

A la faveur du quatrième numéro de  l’émission «Dialogue générationnel», initiée par la Maison de la presse, l’invité  du jour, Dr. Abdoulaye Niang,  Directeur Exécutif du Centre «Sènè» d’études stratégiques sur le co-entrepreneuriat, n’a pas manqué de se lâcher sur la gestion du régime en place. C’était le samedi dernier, à la Maison de la presse.

Professeur Abdoulaye Niang

L’actualité oblige, Dr. Abdoulaye Niang, en tant qu’ancien fonctionnaire des Nations Unies, s’est prononcé sur la suspension du droit de vote de notre pays à l’ONU dont l’ambassadeur du Mali auprès de ladite institution a été relevé. «Je suis très peiné ; j’ai passé trente ans aux Nations Unies. J’ai géré le budget programme des Nations Unies pour 26 pays africains. Je suis peiné de voir qu’au moment ou dix mille personnes venant d’ailleurs ont été envoyées au chevet de notre pays, d’autres  nations donnent de l’argent pour que le contingent de l’ONU soit présent chez nous  et  que le Mali qui doit payer 2000 millions FCFA n’ait pas été capable de le payer à temps. La Minusma est la mission la plus périlleuse des Nations Unies. Et pourtant, le président passe son temps dans les avions en disant que le Mali is back. Le Mali is back dans quoi ? »,  s’interroge l’universitaire Niang. Partant, il a estimé, compte tenu du fait que le régime est décrié à tout les niveaux, que le président de la République  s’attèle à la préparation d’une conférence des Nations  Unies pour la reforme de la Charte de l’ONU. «Ce n’est plus possible», a-t-il noté. Car, dit-il, la manière dont Sékou Kassé a été rappelé par l’abrogation de son décret de nomination est de l’amateurisme. «Quand tu sors de cette manière, même un déjeuner d’adieu ne sera pas organisé en ton honneur par tes collègues. Même celui qui va le remplacer ne sera pas fier dans les couloirs des Nations Unies. Selon lui, les formes protocolaires auraient dû amener les autorités à le rappeler pour venir au pays pour consultation. Une fois au bercail, soulignera t-il, on lui donne une feuille blanche pour qu’il s’explique sur le dossier. «La conférence des Nations Unies que je voulais que le chef de l’Etat prépare  et qui constitue l’ossature de mon livre blanc est mis à l’eau», a-t-il déploré.

Toutefois, il a fait remarquer qu’en pareille situation, il  ne sied pas au Premier ministre de prime abord de s’expliquer devant la nation. « C’était le ministre des Affaires étrangères, le ministre chargé du Budget et le ministre de la Communication qui devraient s’adresser à la nation. S’il y a une erreur de communication, le Premier ministre peut intervenir. IBK l’a jeté en pâture. Nous sommes dirigés par des amateurs», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a rappelé que la visite d’Etat du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta à Paris  s’est soldée par la honte. Car, expliquera t-il, le chef de l’Etat a été confondu lorsqu’il lui a été demandé s’il a eu des affaires avec  Michel Tomi. Il a conjugué Tomi au passé. «On ne fait pas ça à un Corse. Nous sommes dirigés par des gens qui ont ramassé le pouvoir à terre, ils font ce qu’ils veulent avec le pouvoir», a-t-il déclaré. Partant, il a estimé que la société civile malienne doit jouer son rôle conformément à ses prérogatives constitutionnelles.

Boubacar SIDIBE

 

Source : Le Prétoire

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