La Direction de la Maison du Hadj vient de repousser la date-butoir pour la fin des inscriptions au compte du Hadj 2021 au 31 mai prochain. Dans cet entretien à bâtons rompus, le directeur de la Maison du Hadj, Dr Abdoul Fatah Cissé, estime que les préparatifs vont bon train, même si, pour le moment, les autorités saoudiennes n’ont rien décidé sur l’organisation du pèlerinage aux Lieux Saints de l’islam.
Le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam aura-t-elle lieu cette année ? C’est la principale question qui est sur toutes les lèvres. Face à cette situation, nous nous sommes entretenus à bâtons rompus avec le directeur général de la Maison du Hadj, Dr Abdoul Fatah Cissé pour des éclaircissements.
“Pour le moment, nous n’avons aucune idée sur l’organisation du Hadj 2021. Puisque les autorités saoudiennes n’ont pris aucune décision pour nous dire que le pèlerinage aura lieu ou pas. Nous suivons de près ce dossier. De toutes les façons, nous nous préparons par conséquent pour être prêts. Une fois que nous avons des informations, cela trouvera que nous sommes en avance”, nous a précisé Dr Abdoul Fatah Cissé. Avant d’ajouter: “Il y a un espoir aujourd’hui qui nous montre que le Hadj aura lieu, avec l’organisation du petit pèlerinage Oumra en ce moment même. Là, il faut reconnaitre que seuls certains pays africains ont pu bénéficier de visas. Et le Mali ne fait pas partie. En tout cas, il faut surtout s’attendre à une réduction du nombre de pèlerins par les autorités saoudiennes afin de respecter les mesures sanitaires”.
S’agissant de l’affluence au niveau des inscriptions des futurs pèlerins, Dr Abdoul Fatah Cissé est très clair : “En réalité, l’affluence est très timide. Les gens se posent toujours la question si le Hadj 2021 aura lieu ou pas. Voilà pourquoi, les gens ne se bousculent pas. Malgré tout, nous sommes déjà à 50% de pèlerins inscrits de notre quota au compte de la filière gouvernementale. Ce qui n’est pas mal. Sinon, beaucoup de pays ont déjà bouclé la phase des inscriptions, comme la Côte d’Ivoire”.
Face à cette situation, la Direction de la Maison du Hadj a finalement décidé de “repousser la date-butoir”, celle de fin des inscriptions au compte du Hadj 2021 au 31 mai prochain au lieu du 13 avril. “Nous avons pris toutes les dispositions au niveau du Guichet sis au Centre Culturel Islamique d’Hamdallaye pour assurer la permanence de son fonctionnement. Cela afin de faciliter l’accomplissement de l’ensemble des formalités y afférentes, en ce qui concerne les deux filières à savoir gouvernementale et privée.
Nous invitions les candidats à s’inscrire au plus vite en évitant tout retard en la matière, source de nombreux désagréments en Arabie Saoudite”, nous a confié Dr Abdoul Fatah Cissé, très déterminé et engagé pour la bonne organisation du Hadj.
Notons que pour les candidats de la filière gouvernementale, ils doivent débourser la somme de 2 747 815 Fcfa contre 2 950 000 Fcfa pour la filière privée. Et le quota accordé au Mali est de 13 323 pèlerins dont 1 500 pour la filière gouvernement, le reste étant réservé à la filière privée.
En principe, si tout va bien, le premier vol de la filière gouvernement devrait quitter Bamako pour l’Arabie Saoudite en début du mois de juillet.
D’ici là, la Direction de la Maison du Hadj envisage de procéder à la couverture médicale des pèlerins inscrits très bientôt. Il s’agit des visites médicales et les autres formalités. Après, ce sera la formation des pèlerins à Bamako et dans certaines localités.
Il est nécessaire de rappeler que tout musulman doit effectuer le hadj (ou hajj selon l’orthographe) au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens. Ce pèlerinage fait partie des cinq piliers de l’islam, soit les obligations auxquelles doivent se plier les musulmans. La période du hadj, qui dure cinq jours, se déroule au cours du douzième mois du calendrier musulman. Elle avance chaque année de dix jours environ par rapport au calendrier grégorien. Cette année, il est programmé pour le 6 juillet prochain.
Ce grand pèlerinage, faut-il le souligner, ne doit pas être confondu avec le “Omra”, petit pèlerinage qui peut se faire tout au long de l’année. Si ce voyage se fait à La Mecque, ce n’est pas sans raison. Il s’agit du lieu le plus sacré de l’islam – interdit d’accès aux non-musulmans – car c’est en périphérie de la ville, sur le mont Hira, que le prophète Mohammed a reçu ses premières révélations, vers l’An 610.
Le pèlerinage à La Mecque comporte des rites très codifiés. L’image la plus connue est celle des pèlerins tournant sept fois autour de la Kaaba, la structure cubique noire au centre de la mosquée al-Harâm, la mosquée sacrée. Ce rite, appelé circumambulation, est la première des nombreuses étapes du pèlerinage.
Les pèlerins parcourent ensuite les 400 mètres qui séparent les rochers Safâ et Marwa, avant de quitter La Mecque et de rejoindre la plaine d’Arafat pour prier au pied du mont de la Miséricorde.Après le coucher du soleil, ils repartent sur le chemin de La Mecque et s’arrêtent à Mouzdalifa, où ils ramassent 49 cailloux pour le rite suivant.
Notons que la campagne du Hadj est la deuxième source de revenus de l’Arabie Saoudite, après le pétrole. Et certains fidèles musulmans n’hésitent pas à économiser pendant des années pour effectuer le pèlerinage à la Mecque.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali