En appelant quatre élues issues de minorités à « retourner dans leurs pays », le président américain a accentué les divisions.
En 1960, John Steinbeck, qui avait entrepris de voyager en roulotte autour des Etats-Unis pour renouer avec l’âme de l’Amérique, s’était arrêté à La Nouvelle-Orléans. L’écrivain y était tombé sur un spectacle qui l’avait « révulsé » : des mères de famille blanches houspillant une fillette noire entrant à l’école sous protection de la police fédérale, en vertu de la politique de déségrégation. Les vociférations l’avaient tellement choqué qu’il avait coupé court au voyage et était rentré au plus vite à New York.
En trois jours, Donald Trump a ramené les Etats-Unis des décennies en arrière. Les images de son rassemblement électoral, mercredi 17 juillet à Greenville (Caroline du Nord), ont inspiré à nombre d’Américains une réaction similaire à celle de Steinbeck : « Terrifiant ».
On y voit quelque 8 000 personnes drapées dans des bannières marquées Trump, coiffées de casquettes rouges et vêtues – déjà – de T-shirt préfigurant ce qui s’annonce comme le message du président en campagne pour sa réélection : « L’Amérique, aimez-la ou quittez-la. »…Lire la suite sur lemonde.fr