La Maison Blanche l’a précisé au début de l’année, le président des Etats-Unis n’a qu’une seule application sur son iPhone ultrasécurisé : Twitter. C’est avec son compte,@realDonaldTrump, qu’il s’adresse « directement au peuple », court-circuitant les canaux habituels et les médias. Son flux est un mélange d’opinions, d’insultes, de messages institutionnels et de contre-vérités. Un défouloir qui ressemble à celui de l’utilisateur de base, à ceci près que c’est celui de « l’homme le plus puissant du monde » et qu’il parle directement à 39 millions de personnes.
« Sans les Tweet, je ne serais pas là où je suis. » Ce constat, de Donald Trump lui-même, montre qu’il est très conscient du rôle que le réseau a eu dans son ascension politique, et qu’il continue d’avoir depuis qu’il est au pouvoir : lui permettre d’exciter sa base, de mener une campagne permanente et de dicter le tempo médiatique.
Twitter, la compagnie, ne serait pas là non plus sans Donald Trump. Comparé à Facebook ou Snapchat, Twitter stagne. Quand la direction a dû défendre son bilan financier au premier trimestre, elle a mis en avant une croissance de 16 % de son nombre d’utilisateurs quotidiens. S’il serait faux de dire que cette hausse est due à l’activité du président américain, il convient de noter qu’elle a eu lieu pendant les premiers mois de sa présidence. Interrogé récemment par le groupe financier Bloomberg, un analyste a estimé que si M. Trump effaçait son compte, la compagnie perdrait l’équivalent de 2 milliards de dollars, soit un cinquième de sa valeur boursière actuelle. Le calcul, hypothétique, donne une idée du poids financier que les marchés accordent au compte du président américain.
Foules numériquesTout le paradoxe est là. Twitter fait partie de ces entreprises de la Silicon Valley qui dénoncent la politique de l’administration Trump, mais elle évite de reconnaître l’importance de ce compte et de quantifier le trafic qu’il peut générer. « La…