En ce début de novembre 2024, le monde observe avec attention le retour au pouvoir de Donald Trump, désormais 47e président des États-Unis. Cet événement, qui marque le triomphe du candidat républicain sur Kamala Harris, la vice-présidente démocrate sortante, soulève des interrogations sur les orientations futures de la politique américaine, y compris envers l’Afrique.
La victoire de Trump, annoncée le 6 novembre avec un total dépassant les 270 votes électoraux requis, a suscité des réactions internationales, notamment les félicitations d’Emmanuel Macron, président de la France. Cependant, de nombreux analystes s’interrogent sur les possibles impacts de cette présidence sur les relations américano-africaines, déjà fragilisées par des tensions récentes.
En effet, en mai, le Tchad a sommé les forces américaines de quitter son territoire, suivi en septembre par le Niger, qui a demandé le retrait des troupes américaines. Ces incidents ont affaibli la présence militaire américaine dans la région, incitant Washington à envisager des alternatives, notamment un redéploiement au Bénin et en Côte d’Ivoire. Des négociations avec le Tchad pour un éventuel retour des forces américaines sur la base d’Adji Kossei sont également en cours.
Washington semble déterminé à maintenir son influence dans la région du Sahel. Pour cela, certains observateurs estiment qu’il pourrait employer des stratégies similaires à celles utilisées face aux groupes terroristes comme “État islamique” (DAECH) et “Al-Qaïda” en Irak, en Syrie, en Afghanistan, au Yémen et en Libye. Fin octobre dernier, des djihadistes affiliés à “Boko Haram” auraient mené une attaque importante contre l’armée tchadienne dans la région du lac Tchad, faisant plus de 40 victimes parmi les soldats.
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et d’autres acteurs américains ont été impliqués dans le soutien logistique de certains groupes armés en Afrique, en fournissant matériel et fonds, alimentant des conflits aux effets déstabilisateurs. Bien que cette politique se soit maintenue depuis plusieurs années, la présidence Trump pourrait redéfinir ces actions.
Donald Trump a d’ailleurs été clair sur ses priorités : les financements destinés à l’Afrique pourraient être limités aux pays adoptant les “valeurs américaines”, marquant une approche qui pourrait s’avérer différente de celle de son prédécesseur Joe Biden.
Steve Fleitz