« Ô vous qui croyez, lorsque se fait entendre le vendredi, l’appel à la prière, empressez-vous de vous y rendre, pour invoquer Dieu. Laissez là toute affaire. Il en vaudra mieux ainsi pour vous, si vous pouviez le savoir. » (62-9) C’est en ces termes qu’est exprimée dans le Saint Coran l’exhortation à l’un des grands rites de l’islam, la prière du vendredi. A la différence des autres cycles de prières canoniques pouvant s’effectuer individuellement et ou décalées de leurs périodes prescrites, l’office du vendredi ne s’entend comme tel que lorsqu’il est accompli en assemblées.
Unique journée de la semaine à laquelle est consacrée un chapitre éponyme du Saint Coran, le vendredi revêt une importance particulière dans la pratique religieuse pour le fidèle musulman. Il est rapporté à cet effet les dires du Messager (PSL) selon lesquels : ‘ le vendredi fait partie de vos meilleurs jours’. Les théologiens, dans leurs rappels, énumèrent à ce titre, de nombreux événements dont l’occurrence se situe le vendredi ou qui se dérouleront en ce jour. Il est noté ainsi que c’est ce jour-là, que fut insufflé à l’ancêtre de l’humanité le souffle de vie. C’est aussi en un jour semblable qu’interviendra la résurrection pour le jugement dernier.
Pour les exégètes, l’objectif de cette énumération n’est pas que de montrer les seuls mérites de ce jour. Il s’agit, au-delà de ces considérations, de pousser le fidèle à y ‘‘mener de bonnes œuvres, de sorte à obtenir la miséricorde divine, et se mettre à l’abri de la colère d’Allah.’’
Au nombre des recommandations des oulémas dans le chapitre des pratiques pieuses en cette journée, figure entre autres, la multiplication des prières sur le Prophète.
Dans l’évocation des particularités de cette journée, les théologiens relèvent notamment la nécessité pour le fidèle musulman d’assister à la prière publique collective, considérée non seulement comme une pratique méritoire, mais aussi comme un devoir. L’une des recommandations des oulémas à cet effet est d’écouter l’imam dans le recueillement, lors de la délivrance du sermon, qui est l’occasion pour ce détenteur d’une autorité morale dans la société, d’aborder des sujets divers.
L’exercice vise à sensibiliser l’auditoire des fidèles sur les réalités de leur vie, de les relier à leur religion. Il impose des contraintes certaines à celui qui le conduit, car il s’adresse à une assistance disparate, comprenant aussi bien des gens du commun que des personnes de grande culture. L’orateur se doit de traiter les événements de façon à les situer dans leur contexte et à expliquer leur réalité et leur statut à la lumière du Livre saint de l’islam et de la Sunna, en exhortant le fidèle à mener de bonnes œuvres, afin d’obtenir la miséricorde divine.
Pour les oulémas, ces rappels ravivent dans la mémoire collective les dispositions prescrites dans la religion et les choses proscrites, afin d’orienter la communauté vers les nobles qualités et la mettre en garde contre leurs contraires. Il est rapporté à ce sujet, ces dires du Messager : « Les prières accomplies en commun et celles du vendredi en cours au vendredi suivant sont une expiation des fautes commises tant que les péchés capitaux sont évités. »
A. K. CISSE
Source : L’ Essor