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Djibrill Bassolé : « S’il faut être Judas pour éviter le carnage … »

L’ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères et premier Général de gendarmerie, Djibrill Bassolé, est à Ouagadougou. Il n’a d’ailleurs jamais quitté le Burkina avant les évènements des 30 et 31 octobre 2014. A-t-il trahi l’ancien président Blaise Compaoré ? Il ne répond pas directement à la question de nos confrères de L’Observateur Paalga, mais pour lui, s’il faut trahir pour sauver des vies, il devrait l’assumer.

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Djibrill Bassolé était à Ouagadougou, à son domicile, situé non loin de l’Assemblée nationale, au moment où des milliers de manifestants envahissaient l’hémicycle le 30 octobre dernier, a-t-il affirmé dans une interview accordée à nos confrères de « L’Obs », parue ce mercredi 12 novembre 2014.

« Le 30 octobre, j’étais à mon domicile dans un premier temps, puis, avec la brutale dégradation de la situation, je me suis rendu au camp Paspanga, d’où j’ai rejoint l’état-major des Armées sur invitation du Chef d’état-major général pour trouver une solution de sortie de crise », a-t-il en effet expliqué, sans cependant entrer dans les détails, jugeant que le moment des explications viendra plus tard.

 « Il n’est jamais agréable d’être accusé de traîtrise »

Il s’est susurré (un journal l’a même écrit) que Djibrill Bassolé a trahi l’ancien président Blaise Compaoré, en facilitant d’une manière ou d’une autre, la « prise de l’Assemblée nationale ». Blaise Compaoré lui-même a affirmé, si l’on en croit Jeune Afrique, que l’opposition a comploté avec « une partie » de l’armée, pour lui faire un coup d’Etat.

A « L’Obs », Bassolé précise qu’il n’a pas entendu personnellement l’ancien président le dire. Néanmoins, dit-il,  « il n’est jamais agréable d’être accusé de traîtrise, mais s’il faut être Judas pour éviter le carnage, un bain de sang et une situation de chaos généralisé pour le pays, alors je devrais l’assumer ».

Il ajoute que « l’occasion me sera donnée plus tard d’expliquer ma contribution et les raisons profondes des décisions que l’état-major général en tant qu’institution a dû prendre pour conduire le pays dans une «transition» pacifique, et préserver l’indispensable cohésion au sein des Forces Armées nationales ».

Pour le reste, Djibrill Bassolé dit être préoccupé par un retour à la normale et que des élections démocratiques puissent être vite organisées. « C’est dans ces conditions que le pays pourra tirer tout le profit de la grande mobilisation qui a caractérisé les événements des 30 et 31 octobre et préserver les acquis du passé », termine-t-il.

Synthèse de Abdou ZOURE
Burkina24

Source: Burkina24

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