Hier dans la matinée, des hommes armés, jusqu’ici non indentifiés, ont fait irruption dans la famille du Général El Hadj Ag Gamou des forces armées maliennes et y ont tué près de six (6) personnes. Cette tragédie s’est déroulée à Djebok (Ansawadji), une bourgade située à 45 km de la ville de Gao sur la route en diection de Kidal. Plusieurs autres personnes ont été gravement blessées dont une femme qu a été évacuée sur l’hôpital de Gao.
La loyauté affichée par le général El Hadj Ag Gamou à l’endroit de l’État malien et le fait qu’il s’emploie à aider les forces armées maliennes pourraient être les raisons de ce bain sanglant qui endeuille la nation malienne.
Déjà, le 2 décembre 2012, El Hadj Ag Gamou échappait lui-même à un attentat perpétré par un inconnu, à Niamey au Niger où il était cantonné avec près de 500 soldats maliens, après avoir réussi à fuir le nord du pays soumis au diktat des combattants de Aqmi-Ansardine-Mujao.
Incontestablement, le général El Hadj Ag Gamou constitue la preuve que tous les touareg ne se reconnaissent pas dans la rébellion. Pris en tenaille en mars 2012 par les groupes djihadistes, El Hadj Ag Gamou avait déclaré avoir rejoint la rébellion. Ayant ainsi réussi à abuser les assaillants, El Hadj Ag Gamou et ses hommes rejoignirent le Niger, où il révéla sa loyauté aux forces armées maliennes.
Avec la contre-offensive lancée par les forces Serval et maliennes en janvier 2013, El Hadj Ag Gamou et ses hommes prirent part aux combats de libération des régions qui étaient occupées. Ce qui lui valu d’être nommé Général le 18 septembre 2013 par le nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour service rendu au cours de la crise.
Mais le “coup” d’El Hadj Ag Gamou, en mars 2012, mit les groupes rebelles sur son dos.
C’est pourquoi les évènements d’hier ont logiquement amené les analystes à se demander si la tuerie dans la famille du général Gamou n’est pas le fait desdits groupes rebelles.
Le général El hadj Ag Gamou est un touareg de la tribu des Imrad laquelle entretient des relations difficiles avec celle des Ifoghas à laquelle appartient notamment Iyad Ag Gally, le chef d’Ansardine.
Ancien cadre charismatique de la rébellion touareg de 1990-91, El hadj Ag Gamou avait été réintégré dans l’armée malienne à la suite des accords de paix de Tamanrasset (Algérie) du 6 janvier 1991.
La Fidh et l’Amdh ont condamné ces assassinats d’hier. Au moment nous mettions cette édition sous presse, le Gouvernement n’avait pas encore réagi à ces assassinats des membres de la famille de El hdj Gamou.
Moussa TOURÉ
SOURCE: Soir de Bamako