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Dix réponses économiques pour le Mali face à cette crise de COVID-19

La pandémie COVID-19 est la pire crise sanitaire de notre histoire récente avec son cortège d’impacts sans précédents géopolitiques, sociaux, économiques, culturels et sociétaux.

 

u-delà des dispositions sanitaires et sociales urgentes à prendre, le gouvernement de notre pays doit accorder une place de choix aux mesures économiques ingénieuses, couplant des interventions directes pour atténuer les effets de la conjoncture actuelle à des doses planifiées de réformes structurelles pour mieux préparer notre économie à retrouver les chemins d’une croissance forte et faire face à la soutenabilité des dettes souscrites une fois la crise circonscrite. Notre Etat doit emboiter le pas d’un véritable Etat Planificateur jetant les bases donc les fondamentaux d’une véritable politique économique ou du moins budgétaire !

Nous préconisons la création d’un Haut Conseil de Lutte Contre le Coronavirus rattaché à la Présidence de la République, pour la coordination des actions en termes de réponses transversales à y apporter, composé de compétences variées et doté de moyens conséquents.

Les dix (10) mesures économiques touchant plusieurs domaines que nous préconisons sont spécifiques, mesurables, atteignables, réalisables selon la déclinaison temporelle suivante:

  1. Le court terme

Les actions à privilégier sur le court terme sont explicitées ci-après :

 Accorder des aides financières encadrées à des entreprises formelles relevant des secteurs touchés par la pandémie en prenant en charge les coûts salariaux des employés mis en chômage partiel ou en congés techniques ;

 Consentir des facilités financières, fiscales et sociales ciblées à des secteurs fortement impactés et aux entreprises évoluant dans les secteurs agricoles et de négoce des produits de première de nécessité tout en leur faisant bénéficier des avantages offerts par les accords bilatéraux, sous-régionaux, continentaux, et internationaux ;

 Octroyer des subventions et des facilités de prêt à des industries légères et entreprises artisanales du secteur du textile et de la couture afin d’accroitre leur capacité de production de masques de protection en grande quantité lavables et certifiantes ;

 Impulser une autre dimension au recensement général des unités économiques relevant du secteur informel à travers des mesures incitatives de formalisation administrative en contrepartie d’aide financière directe pour compenser partiellement les pertes de chiffre d’affaires et de trésorerie. Les concours des partenaires techniques et financiers pourront être mis aisément à contribution puis qu’une telle stratégie permettra de diminuer durablement le poids du secteur informel sur notre économie et accroître substantiellement à l’avenir des recettes fiscales donc budgétaires.

  1. Le moyen terme

Les politiques et stratégies proposées pour le moyen terme sont les suivantes :

 Mettre en place de véritables dispositifs d’accompagnement des unités industrielles (renforcement des unités existantes et création d’entités industrielles nouvelles) via le mécanisme des 4P (Partenariat Public-Privé-PTF) en priorité pour le secteur de la santé avec un élargissement graduel aux autres secteurs stratégiques des économies (Agriculture, environnement, sécurité) ;

 Doter toutes les structures sanitaires des unités COVID, dotées de moyens adéquats sur une périodicité au moins triennale ;

 Utiliser les outils des nouvelles technologiques pour promouvoir la télémédecine et l’enseignement à distance pour des filières de formation porteuses en adéquation avec les besoins du bassin d’emploi malien ;

 Mettre à profit cette période de moindre effervescence des mouvements des personnes et des biens pour accélérer les programmes ayant trait à la connaissance de la population et du territoire comme les inventaires physiques du patrimoine mobilier et immobilier des Etats et des collectivités territoriales et le recensement général de la population et de l’habitat. La mise en place d’un cadastre, constitue un outil indispensable d’amélioration de la gouvernance et la gestion foncières.

III.       Le long terme

Les dispositions qui suivent ont un fort impact sur la planification économique :

 Concevoir et mettre en œuvre des politiques d’urbanisation pour faire des anciens tissus et zones périphériques urbains africains des espaces de moindre risque sanitaire et des pôles de création de richesse ;

 Planifier une véritable politique d’économie verte pour prévenir toute catastrophe écologique future.

Source: l’indépendant

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