Dix corps ont été récupérés samedi sur un bateau pneumatique au large des côtes libyennes, alors que les secours en mer ont permis de sauver plus de 2.200 personnes dans la journée, selon les gardes-côtes italiens.
Seize opérations de secours, soit le double de la veille, ont été menées samedi, notamment par deux navires des gardes-côtes italiens, un navire de la marine militaire italienne, un navire militaire espagnol, un bateau marchand, deux remorqueurs, ainsi que trois navires affrétés par des ONG.
Les migrants secourus ont été repérés à bord de 13 bateaux pneumatiques et trois barques, selon le bilan de fin de journée des gardes-côtes italiens, qui coordonnent l’ensemble des interventions.
Vendredi, huit opérations de secours avaient permis de secourir quelque 1.200 migrants.
Parmi les 2.200 personnes sauvées samedi, plusieurs centaines se trouvaient à bord du « Topaz Responder » affrété par l’organisation maltaise MOAS et la Croix-Rouge italienne.
Un photographe de l’AFP à bord, Andreas Solaro, a assisté au sauvetage de 707 personnes vendredi soir et samedi: « Un premier pneumatique avec 125 personnes, dont quatre enfants, densément serrés les uns contre les autres, a été secouru vendredi », décrit-il.
« Au cours de la dangereuse opération de distribution des gilets de sauvetage, une dizaine de personnes sont tombées à l’eau mais ont réussi à se hisser à nouveau sur l’embarcation », ajoute-t-il.
Le « Topaz Responder » a ensuite pu aller à la rencontre de quatre autres bateaux de migrants samedi, dont le dernier comptait un tiers de femmes.
Huit enfants et 47 femmes se trouvent actuellement sur le bateau dont la capacité maximale est atteinte, avec à bord des réfugiés du Sénégal, du Mali, de Guinée, de Gambie et du Nigeria.
Un ultime bateau pneumatique repéré samedi par le Topaz Responder attendait samedi soir l’arrivée d’un navire de guerre, selon le photographe de l’AFP.
En milieu de semaine, deux naufrages ont entraîné la mort par noyade d’environ 240 personnes, dont au moins trois enfants, au large des côtes libyennes.
Commentant les morts survenues en mer ces derniers jours, le Pape François a estimé samedi que la situation des migrants et des réfugiés était « une honte » et « une banqueroute de l’Humanité ».
Il a fustigé « l’argent divinisé » devant devant 5.000 membres des « Mouvements populaires » (organisations sociales représentant notamment les paysans pauvres et expropriés) réunis au Vatican.
« Que se passe-t-il dans le monde d’aujourd’hui, quand on voit que lorsque survient la faillite d’une banque, des sommes scandaleuses apparaissent pour la sauver, mais quand advient cette banqueroute de l’Humanité on en voit pas un millième pour sauver ces frères qui souffrent tant? », a-t-il demandé.
« Et ainsi, la Méditerranée est devenue un cimetière, et pas seulement la Méditerranée », a ajouté le pape, évoquant « beaucoup de cimetières près de murs, murs maculés du sang des innocents ».
Jeuneafrique