La démarche chaloupée, la mine sévère, toujours dans la réflexion, Molobaly est un entraîneur qui a marqué le football malien durant la période 1984-1993. D’abord parce qu’il a entraîné le Stade malien avec lequel il a gagné deux Coupes du Mali (1985 et 1986), ensuite l’AS Réal pendant trois ans. Là aussi, il a gagné une Coupe du Mali en 1989.
Auréolé de ces succès, quoi de plus normal qu’on pense à Molobaly Sissoko pour prendre en main l’équipe nationale après le désastreux Mali-Cameroun d’avril 1991. Kidian Diallo parti, Modibo Touré du Djoliba a terminé les matches de phases de qualification. Un court passage anecdotique. Mais quand il s’est agit d’entamer une nouvelle phase de qualification, c’est à «Molo» que l’on confia cette nouvelle tâche en 1992. Une campagne que le technicien entame par un succès probant (2-1) contre le Maroc et surtout un nul (1-1) à Lilongwe face au Malawi.
C’était bien parti, mais hélas deux courtes défaites, en égypte et au Maroc par le même score de (1-0) ont semé le doute dans les esprits. «Molo» en a conçu de la frustration, parce qu’il estimait pouvoir qualifier l’équipe pour les deux derniers matches à domicile. C’est Mamadou Keïta «Capi» qu’on ira chercher de son exil ivoirien pour le placer de façon cavalière (parce qu’on n’a pas touché un mot à «Molo»), à la tête de l’équipe. Pour compenser sa déception, Molobaly Sissoko fut nommé DTN (directeur technique national). Après Tunis 94, très vite le métier repris le dessus chez le «Katois» qui ira faire un tour au Sigui de Kayes, avant de venir reprendre en main le Mamahira de sa ville natale.
La passion de «Molo» pour le coaching est apparu à la fin des années 1960. Il avait embarqué en 1967 pour une faculté de sports en Allemagne. Il en revint maître d’EPES à l’école JPK de Kati, avant de repartir pour un stage à Dakar d’où il fut admis au concours d’entrée à la prestigieuse INS de Paris (Institut national des sports) où sont formés les entraîneurs de première division française. C’est de là que date son compagnonnage avec Aimé Jacquet, futur entraîneur de la France, championne du monde 1998. Homme de tête, il refusa de rentrer au pays et élut domicile à Saint-Epernay où il fut entraîneur et secrétaire à la mairie. Molo, comme l’appelaient familièrement les supporters, ira faire un tour en Corse pendant trois ans, avant de rentrer au pays 10 ans plus tard.
à son retour, il crée une école de foot à Kati, tant sa passion pour les jeunes était intacte. Son palmarès (médaillé de bronze de la Jeunesse et sports de Paris, instructeur national de football, sélectionneur national, directeur technique national et trois Coupes du Mali, conseiller municipal), fait de lui un des meilleurs entraîneurs de notre pays. La mort l’a surpris, le jeudi 21 novembre, alors qu’il s’occupait des jeunes de son quartier Sanafara.
Dors en paix coach, «Molo».
M. DIARRA
Source: Journal l’Essor-Mali