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Discours du Représentant permanent V.A. Nebenzi à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali

Madame la Présidente,

Nous remercions le Représentant spécial du Secrétaire général El-Gassim Wan pour l’exposé sur les travaux de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali et la situation dans ce pays. Nous avons écouté attentivement la représentante de la société civile, Mme Adam Diko.

Il est évident que l’amélioration de la situation au Mali, la mise en œuvre de l’accord de paix, l’éradication du terrorisme et le redressement de la situation socio-économique dépendent avant tout de la stabilité politique interne. À cet égard, nous saluons les actions du Gouvernement de transition du Mali visant à mener un dialogue national inclusif avec toutes les parties intéressées afin de déterminer le vecteur de la poursuite des réformes et du développement du pays. Nous espérons que ses résultats seront mis en œuvre dès que possible.

Nous présumons que les obligations de rétablir l’ordre constitutionnel doivent être mises en œuvre en tenant compte des réalités « sur le terrain », qui ont leur propre logique et nécessitent l’introduction de certaines corrections. Nous comprenons les difficultés que rencontrent les autorités maliennes dans la préparation des élections générales. Nous convenons que sans le rétablissement du contrôle de l’État dans toutes les régions du pays, les résultats d’un scrutin seront difficiles à considérer comme fiables. Et c’est une voie directe vers une autre déstabilisation politique, comme cela s’est produit au Mali en 2020. Nous sommes convaincus qu’une ingérence extérieure excessive sur ces questions, dont nous avons été témoins ces derniers mois, ne peut que compliquer la situation.

La situation sécuritaire reste précaire. Les extrémistes continuent de terroriser la population locale, de mener des attaques contre les formations militaires maliennes, les casques bleus de l’ONU. Les Forces armées maliennes, les casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali continuent d’essuyer des pertes.

Sur fond de reformulation inattendue de la présence militaire française dans le pays, qui s’est traduite par la fermeture de plusieurs bases clés à partir desquelles la lutte contre les militants était menée, les Maliens se sont en réalité retrouvés seuls face au terrorisme. A cet égard, nous partons du postulat que les Maliens ont tout à fait le droit d’interagir avec d’autres partenaires prêts à coopérer avec eux dans le domaine du renforcement de la sécurité. L’hystérie autour de l’action russe est une autre manifestation du deux poids deux mesures, car il est bien connu que les pays occidentaux veulent avoir le monopole de la fourniture de service à ce pays.

Nous nous félicitons de l’élaboration par les autorités maliennes d’une stratégie globale de stabilisation du Centre. Nous pensons que, malgré tous les désaccords, dans la situation actuelle, il serait irresponsable de laisser le pays à lui-même, notamment en termes de réduction de l’aide militaire et économique qui lui est accordée. L’imposition de sanctions contre un pays déjà difficile peut conduire à une détérioration dramatique de la situation de la population.

Les enjeux sont trop importants pour la sécurité du Mali et de la région. A cet égard, nous partons du postulat que les Maliens ont tout à fait le droit d’interagir avec d’autres partenaires prêts à coopérer avec eux dans le domaine du renforcement de la sécurité. La critique de telles actions est hypocrite et irrespectueuse envers un État souverain.

L’impératif est la poursuite d’une coopération et d’une coordination étroites entre les parties maliennes et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali. Nous partageons la nécessité d’achever les mesures d’adaptation de la MINUSMA dans les plus brefs délais. Nous soutenons les efforts des casques bleus pour apaiser les conflits intercommunautaires et protéger la population civile. Nous partons de l’hypothèse que les décisions concernant les modalités de la présence de la MINUSMA, notamment en ce qui concerne sa taille, doivent être prises à la lumière des opinions de Bamako. Personne ne peut soustraire aux Maliens leur responsabilité, c’est précisément à eux qu’incombe le premier rôle pour surmonter les difficultés existantes.

En ce qui concerne le règlement au Mali, nous partons invariablement du principe des « problèmes africains – solutions africaines ». Dans ce contexte, nous soutenons les efforts de médiation fondés sur les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures.

La situation au Mali est clairement un facteur clé de la sécurité régionale. Nous sommes prêts pour un examen de fond des propositions sur l’élargissement de l’assistance aux forces conjointes du « G5 Sahel » par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU.

Nous réaffirmons notre disponibilité à une collaboration étroite avec le Mali et tous les acteurs internationaux afin de stabiliser la situation dans le pays et dans l’ensemble de la région.

Merci de votre attention.

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