La situation à l’Association SOS Villages d’Enfant Mali va de mal en pis depuis le déclenchement du bras de fer entre les travailleurs et leur Directeur national, Wandé Diakité. Le Conseil d’Administration et des notabilités coutumières se sont impliqués en rencontrant les premiers mais ceux-ci tiennent mordicus et exigent le départ illico de leur premier responsable. Ils l’ont fait savoir au cours d’une rencontre qui s’est déroulée dans les locaux de la Direction Générale.
Le bras de fer continue à la Direction de SOS Villages d’Enfants Mali entre les agents et leur dirlo, Wandé Diakité qui selon eux à initié du népotisme au sein de leur association professionnelle. Au fur et à mesure que les jours passent, les griefs augmentent dans un camp comme dans l’autre. La situation est d’autant plus inquiétante que la médiation entreprise par le Conseil d’Administration ne semble pas porter les fruits escomptés. En tout cas, pas pour le moment. Puisque malgré la rencontre que celui-ci a initiée dès le début, et au cours de laquelle les membres ont demandé de dresser la liste de leurs doléances, les travailleurs, toute catégorie confondue, ont décidé de durcir le ton. Le Conseil d’Administration a beau leur dire de ne pas mentionner le départ du DG sur cette liste, c’est tout comme peine perdue, car pour le personnel de SOS Villages d’Enfants, Wandé Diakité ne doit plus diriger l’Association. C’est d’ailleurs et désormais pour eux, l’unique objet de la lutte. Pour le collectif des travailleurs, le personnel n’a pas intérêt à ce que le DG reste à SOS Villages d’Enfants Mali. Autrement, c’est tant pis pour eux car l’homme, à entendre un gardien des lieux, est connu pour sa rancœur. « Nous avons intérêt à avoir des résultats. Si nous n’avons pas de résultats, ah ! », s’est-il exprimé pour traduire la gravité de la suite.
Pour convaincre ses camarades, un cadre de la structure leur a dit de constater qu’à nos jours, tous les agents de SOS Villages d’Enfants, des gardiens au chauffeur en passant par les cadres et bien d’autres, ont dû quitter la Direction générale à cause des règlements de comptes auxquels aime se livrer le DG, Wandé Diakité. À en croire les travailleurs, leur dirlo clame, à qui veut l’entendre, que lorsqu’il arrivait à la tête de SOS Villages, l’Association était pourrie.
Des mises en garde contre tous ceux qui restent en marge
Les agents se livraient à des rackets et à la corruption. Mais pour lui, ce sont des commérages pour intimider, diviser les agents et mieux régner. En tout cas, les travailleurs ont, d’une seule voix, décidé de ne pas se laisser divertir. Et pour obtenir le départ du DG, Wandé Diakité, ils ont décidé de maintenir la pression déclenchée depuis un certain temps, jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. Et si malgré tout, rien n’est fait dans le sens de leur donner gain de cause, ils organiseront une journée morte dans les jours à venir, puis une grève sera déclenchée par la suite, même si certaines voix se sont élevées au cours de leur rencontre pour dire de ne pas envisager cette option pour le bien être des Enfants de SOS Villages. Séance tenante, d’autres voix ont recommandé, énergiquement, cette position et des mises en garde ont été faites à l’endroit de tous ceux qui se tiendront à l’écart des actions à venir.
Cette crise, à entendre les travailleurs de SOS Villages d’Enfants, persiste toujours depuis que Wandé Diakité est arrivé à la tête de SOS Villages d’Enfants, le 1er Septembre 2015. La première crise, selon eux, a été jugulée par la bonne volonté des travailleurs et la seconde par des membres du Conseil d’Administration qui ont dû effectuer le déplacement de l’intérieur. « Et à chaque fois, il nous a été demandé de laisser tomber la lutte. On ne pouvait pas imaginer que le DG allait se permettre de poser pareils actes encore », disent-il.
À travers leur sollicitation de limogeage du dirlo de SOS Villages d’Enfants Mali, Wandé Diakité, les travailleurs de l’Association veulent amener les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités –et toutes leurs responsabilités –dans le choix des hommes placés à certains postes stratégiques.
Autrement dit, faire en sorte que « l’homme-cabot ne soit plus à la place pivot ». Comme, c’est le cas, actuellement, à SOS Villages d’Enfants Mali. Une structure qui, depuis quatre ans, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Mais le gouvernement, qui feint d’ignorer l’incurie du dirlo de SOS Villages d’Enfants, Wandé Diakité, va-t-il enfin décider de se débarrasser de l’encombrant Directeur ?
Auquel cas, SOS Villages d’Enfants risque de tomber dans les mêmes travers que d’autres associations où, les partenaires financiers ont fini par fermer le robinet à sous, suite à la mauvaise gestion des fonds destinés aux projets. Le gouvernement malien est-il prêt à courir ce risque ?
Nous y reviendrons !
Cyrille Coulibaly
La lettre du Mali