Quoi qu’on dira toujours concernant tout Gouvernement issu d’un coup militaire, force est de constater que, concernant l’équipe de Dr Choguel Kokalla Maïga, le souci du principe selon lequel à « L’Homme qu’il faut à la place qu’il faut » a prévalu quelque part dans le choix des hommes et des femmes qu’il fallait pour mettre en œuvre la feuille de route définie sous l’égide de la Communauté internationale et confiée à la transition en place. C’est le cas du retour du Ministre Abdoulaye Diop aux commandes du Département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, poste qu’il avait occupé dans le passé avec tact et preuve et de maitrise. Lors des négociations et la signature de l’Accord d’Alger, il s’est montré en fin négociateur et s’est forgé de l’estime et de la confiance de l’opinion nationale et internationale. Le fait qu’il était toujours entre les avions entre Bamako, Ouagadougou, Alger, Nouakchott, Addis-Abeba, Paris, New-York et/ou les autres grandes capitales africaines et occidentales pour peaufiner la première mouture de l’Accord d’Alger II, d’aucuns lui prenaient pour un de ces célèbres Ministres des Affaires Etrangères Aliou Blondin Bèye du Mali (lors de la crise angolaise), Tarek Aziz de l’Irak (lors de la première guerre du GOLF sous Saddam Hussein) et Boutros-Boutros Ghali de l’Egypte notamment.
En effet, convaincu que le choix porté sur sa personne par les nouvelles Autorité du Gouvernement de la transition pour gérer le portefeuille de la Diplomatie malienne à l’heure où se trouve le Mali est loin d’être un mérite ex nihilo, mais, plutôt, un défi majeur à relever, le Ministre Abdoulaye Diop est en train de consentir inlassablement des sacrifices auprès de la Communauté internationale. Il est en train d’actionner également les Représentants et Chefs des missions diplomatiques et consulaires maliennes de l’Extérieur. Selon un Diplomate africain en poste à Bamako, le premier chantier ouvert par A. Diop consiste à avoir le flair d’œuvrer à l’atténuation les effets éprouvants des sanctions imposées au Mali par la communauté internationale suite au récent coup de force contre les anciens Président et Premier Ministre de la transition (respectivement, Bah N’Daw et Moctar Ouane) en restaurant la confiance auprès des partenaires techniques et financiers du Mali en rassurant, pour une dernière fois, les Institutions internationale. C’est dans cette perspective qu’il a entrepris des rencontres entre les nouvelles Autorités de la transition et les Représentants du corps diplomatique étranger accrédité à Bamako. Courant semaine dernière, par exemple, le palais Koulouba a enregistré d’intenses balais diplomatiques avec la présence des Envoyés spéciaux des pays européens dont la France.
En outre, Abdoulaye Diop avait, préalablement, reçu en audience, le 17 juin, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la MINUSMA, Al Ghassim Wane, puis les Chefs des missions diplomatiques et consulaires étrangers accrédités au Mali.
Avec le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA, les échanges étaient axés sur la transition en cours et la coopération multilatérale. A cette occasion, après avoir félicité son hôte pour sa nomination à la tête de la Mission de maintien de paix des Nations Unies au Mali et lui souhaité pleins succès dans l’accomplissement de sa nouvelle mission, le Chef de la Diplomatie malienne a rassuré davantage son hôte sur la détermination du Gouvernement malien à tout mettre en œuvre pour remplir convenablement la mission confiée à lui par la CEDEAO au nom des autres Institutions et organisations internationales spécialisées.
A propos de la feuille de route de la transition, le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU a été largement informé sur les actions en cours dans le cadre des préparatifs des prochaines élections générales. Il a eu des assurances par rapport au respect du délai convenu pour ces élections avec la communauté internationale. Ce qui aura permis au Représentant de la MINUSMA de rassurer, à son tour, de l’engagement indéfectible de l’ONU aux côtés du Peuple malien. Il a remercié aussi les Autorités maliennes suite aux visites de terrain qu’il a effectuées à l’intérieur du Mali, puis réitéré l’engagement de la MINUSMA à poursuivre son soutien au Mali.
Ensuite, le lundi 21 juin dernier, le Ministre Abdoulaye DIOP a rencontré le corps diplomatique étranger accrédité au Mali pour leur spécifier le besoin du Peuple malien de la solidarité agissante et de la bonne compréhension des pays frères et amis du sien au cours de cette période transitoire. Il a annoncé que des sacrifices seront inlassablement consentis sur la réussite de la transition et a mis un accent particulier sur l’importance du soutien de la communauté internationale au Mali. Très satisfait de cette initiative du Ministre Abdoulaye Diop, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Doyen et porte-parole du Corps diplomatique accrédité à Bamako, SEM Hassan Naciri, s’est félicité de la qualité de l’audience et de sa plaidoirie pour la solidarité internationale au Mali. Et il a renouvelé les assurances du Corps diplomatique aux nouvelles Autorités maliennes et au Peuple malien tout en entier en ces moments difficiles de son Histoire.
Autre fait marquant, le Ministre Diop a organisé une vidéoconférence à l’intention des Ambassades et Consulats du Mali à l’Extérieur.
Au sujet de la visioconférence, le but initial aura été de réactiver les Représentations diplomatiques au service pour la réussite de la transition en cours. C’est ainsi que le Ministre Diop échangera avec les Chefs des Chefs des missions diplomatiques et consulaires du Mali dans les différentes Régions du monde. Il leur a persuadé de la particularité de la crise que traverse actuellement le Mali et le rôle de la Diplomatie malienne pour atténuer les méfaits des sanctions qui lui sont imposées puis éviter son isolement total et à longue durée de la scène internationale. Le Ministre Diop a invité ses Ambassadeurs et Consuls à plus preuves d’aptitude et de finesse dans leur mission auprès de la communauté internationale et des partenaires du Mali, d’énergie et d’adaptation pour le retour du Mali au concert des Nations. Ce qui aura permis aux Chefs des missions diplomatiques et consulaires maliens à l’étranger de témoigner leur adhésion totale à la politique extérieure du nouveau Gouvernement. Ils ont mis l’occasion à profit aussi pour informer le Département central sur les difficultés des Ambassades et Consulats accrédités dans certains pays. Cela, avec des propositions de solutions ou mesures alternatives afin de rendre la Diplomatie malienne beaucoup plus offensive. A la fois ravis et satisfaits du retour à la tête de leur Département, les participants ont sollicité la poursuite de ce genre d’initiatives en leur direction, une innovation dans leur domaine. Le Ministre a fait remarquer que l’expérience se poursuivra à travers d’autres programmes d’activités visant à rendre la Diplomatie malienne plus présente et plus offensive à l’Extérieur.
Djankourou
Source : L’Aube