Les efforts de sensibilisation de l’ONG Tostan et ses partenaires en faveur de l’abandon de l’excision, des mariages des enfants et d’autres formes de violences basées sur le genre dans les régions de Dioila, Koulikoro, Ségou, Bougouni et le district de Bamako, sont en train de porter leurs fruits. 127 communautés ont abandonné les pratiques lors d’une cérémonie de déclaration publique d’abandon, le mardi 21 décembre 2021, dans le village de Wolomé, devant la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly, accompagnée par le coordinateur national de Tostan, des Directrices régionales de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de certaines régions, ainsi que devant les autorités coutumières, communales et les leaders religieux.
Financé par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Unicef, l’ambassade du Canada et ZZJ29, le programme conjoint UNFPA-UNICEF est mis en œuvre par l’ONG Tostan, dans les régions de Dioila, Koulikoro, Ségou, Bougouni et le district de Bamako afin d’accélérer l’abandon de la pratique de l’excision, des mariages d’enfants et d’autres pratiques néfastes en faveur de l’élimination des violences basées sur le genre au Mali. Le programme est en train de porter ses fruits, et la cérémonie de déclaration publique d’abandon de l’excision et du mariage des enfants des 127 communautés, cette année, plus celle de 248 communautés, l’année dernière, est un signal fort. Le coordinateur national de Tostan, Moussa Diallo, a entamé ses propos en présentant le contexte historique des pratiques qui, selon lui, sont ancrées dans nos us et coutumes. Il a évoqué les multiples dangers que les pratiques comme l’excision, le mariage des enfants, peuvent occasionner. A ses dires, même si le Mali ne dispose pas d’une loi spécifique contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), le gouvernement, accompagné par UNFPA, Unicef, et par plusieurs ONG, y compris Tostan, est engagé dans la promotion de l’abandon des pratiques néfastes. Il a également noté que l’enracinement de ces pratiques est tel que leur abandon pourra venir seulement à travers leur remise en question au niveau communautaire et intercommunautaire, l’éducation des femmes et des filles, leur leadeurship dans les décisions communautaires, et l’implication active des leaders religieux et traditionnels dans le mouvement pour l’abandon. Il a mentionné que c’est grâce au programme holistique d’éducation basée sur les droits humains, le programme de renforcement des capacités communautaires au sein des ces régions qu’ils sont parvenus à ces résultats. Selon lui, dans la méthodologie de Tostan, la déclaration publique constitue le point essentiel du processus de transformation social. Par ailleurs, il a indiqué que la déclaration de Wolomé s’inscrit dans cette dynamique et qu’elle réunit 127 communautés, chacune engagée pour l’abandon. Le gouverneur de Dioila s’est appesantie sur les tenaces efforts de Tostan qui ont abouti à ces résultats probants. Elle les a invités à continuer sur le même chemin pour toucher d’autres communautés. Elle n’a pas oublié de saluer les efforts de tostan pour le traitement de certaines femmes victimes de fistules obstétricales. Quant à la ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Wadidié Founé Coulibaly, elle a signalé les efforts du gouvernement du Mali dans la lutte pour l’abandon de la pratique de l’excision et d’autres formes de violences basées sur le genre, tout en saluant l’ONG Tostan et ses partenaires. Elle a montré que cette étape constitue une avancée majeure dans la lutte contre les VBG au Mali. Quant aux maires et enfants-maires des localités, ils ont rassuré qu’ils s’impliqueront davantage afin que d’autres communautés boutent ces pratiques malsaines. Signalons que 21 associations et groupements des femmes du quartier de Yirimadio, en commune VI du district de Bamako, ont elles aussi, signé la déclaration d’abandon au cours de l’année 2019/2020.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain