L’Office Central des Stupéfiants vient d’incinérer, ce lundi 1er juillet 2019, une importante quantité de drogues et autres stupéfiants saisis. C’était ce matin, aux environs de 12h à Dio-gare dans le cercle de Kati, en présence du Directeur Général de l’Office Central des Stupéfiants, le Colonel Adama Tounkara, accompagné sur le site par le Maire de la Commune rurale de Dio-gare, M. Daouda Kané, le 2e adjoint au préfet de Kati, M. Youssouf Bakary Traoré et le procureur de la Commune IV, M. Boubacar Sidiki Samaké.
8 tonnes 163.078 kg de cannabis ; 7, 6 kg d’héroïne ; 04,6 kg de métanphitamine ; 2,250 kg de cocaïne et 2 tonnes 775 kg de produits pharmaceutiques contrefaits ont été brulés. C’est en effet la grande performance que l’Office Central des Stupéfiant vient de réaliser aujourd’hui. Embarqués dans un camion depuis la Direction Nationale dudit service sise à Hamdallaye, ces stupéfiants ont fini leur circulation dans les flammes de la commune rurale de Dio-gare, située à 37 Km de Bamako.
Selon le Directeur Général de l’office central des stupéfiants, le Colonel Adama Tounkara, il s’agit des produits saisis par les forces de l’ordre entre 2018 et fin premier semestre 2019. Cette incinération de stupéfiants et drogues, estimés à plus d’un milliard de FCFA, selon les chiffres du Directeur, entre dans le cadre de la journée de la lutte contre les stupéfiants, célébrée tous les 26 juin dans le monde.
Cette journée, indique-t-il, consiste à sensibiliser les toxicomanes sur les conséquences néfastes que ces produits peuvent engendrer.
Cette croissance inquiétante du nombre de saisie de stupéfiants s’explique, à entendre le colonel Tounkara, par le professionnalisme des bandits et la volonté réelle du gouvernement à lutter contre les stupéfiants.
Outre le professionnalisme des bandits, le Directeur Général de l’office central des stupéfiants, le Colonel Adama Tounkara, a évoqué également la couverture dont ces malfrats bénéficient. Toute chose qui compliquerait, à ses dires, les enquêtes de son service devant aboutir à la saisie des stupéfiants.
Pour lui, la lutte contre les stupéfiants doit se mener autrement au regard de l’évolution du mode opératoire des bandits. « C’est une lutte de longue haleine et la répression aussi a montré ses limites. Nos autorités doivent créer des conditions pour la prise en charge des toxicomanes. Cela pourra diminuer la consommation de ces produits chez nos jeunes » a-t-il expliqué.
Si Dio-gare, pour la Direction générale des stupéfiants, est le site idéal pour incinérer ces produits, tel n’est pas l’avis partagé par les agents de l’environnement et le maire de ladite localité. En effet, avec sa population estimée à 11.368 habitants, selon le maire Daouda Kané, la commune rurale de Dio-gare tire ses ressources économiques de l’agriculture, du commerce et du jardinage. Toute chose qui est donc incompatible avec le sol qui subit l’incinération de ces produits. « Le site n’est pas adapté, et c’est très grave pour l’environnement » a déclaré l’agent de l’environnement M. Issa Lougué qui était sur le lieu de l’incinération. Avant d’ajouter : « les conditions de bruler à l’air libre les stupéfiants dégradent le sol, polluent l’air. Il faut que nos autorités trouvent d’autre site pour cela ».
A signaler qu’un important dispositif sécuritaire a été déployé sur le lieu pour éviter toute attaque surprise des bandits.
Boubacar Kanouté, envoyé spécial.
Source: figaromali