Réunis au sein d’une organisation dénommée ‘’Les Gardiens de la République’’, les membres d’une association, œuvrant désormais dans la lutte contre la fraude et la corruption au Mali, viennent de signer une lettre ouverte faisant état des graves cas de dilapidation des fonds publics au ministère de la Culture. Date de départ du courrier: le 30 décembre; celle de son arrivée à la primature: le 31 décembre 2013.
A l’adresse du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, les «Gardiens de la République», qui en sont l’expéditeur, entendent mettre les bouchées double pour prouver à l’opinion publique de ce qu’il convient d’appeler ‘‘dilapi dation des fonds publics au ministère de la culture’’. Dans la teneur de leur présente lettre ouverte dont ‘‘NOTRE PRINTEMPS’’ a pu disposer d’une copie, leurs auteurs de cette révélation qu’on trouve incroyable, en ces toutes premières heures de l’ère IBK, c’est vers le Directeur des Finances et du Matériel, Nouhoum Diallo et son ministre Bruno Maïga qu’est pointé le doigt accusateur. Pour l’instant, le Ministre est accusé d’être entrain de protéger à tout prix son DFM en œuvrant à la disparition des traces d’accusation.
Ainsi, dans la lettre ouverte, il a été dénoncé en ces termes: «la soustraction et l’utilisation de la somme de Fcfa quinze millions (15.000.000) du compte ‘’Opéra du Sahel’’, domicilié à la Bdm-sa, trois jours seulement après la prise de fonction de Nouhoum Diallo en février 2013, en violation de la convention de production et de financement, convention signée avec la Fondation de Prince Klaus des Pays Bas».
De même que «le détournement des indemnités (payées en mai 2013) pour travaux d’heures supplémentaires effectuées en juin 2012 par certains agents de la Direction des Finances et du matériel dans le cadre de l’élaboration de l’avant projet de budget 2013 pour un montant de Fcfa cinq millions (5.000.000) empoché sur virement par Nouhoum».
De ce fait, les gardiens de la république font remarquer « l’exécution frauduleuse et la dilapidation des crédits d’appui à la valorisation et à la promotion culturelle et artistique (chapitre Autres dépenses, activités culturelles, rencontre chasseurs O.A, Isesco, Initiatives culturelles…) pour un montant de cent vingt millions neufs cent trente six mille (120.936.000) Fcfa utilisé en grande partie pour des achats fractionnés de fournitures, consommables et divers matériels en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés et dans le mépris absolu du principe de gestion axée sur les résultats».
Aussi, il y a d’autres faits et non de moindres. Il s’agit, notamment, de «l’exécution frauduleuse par clientélisme des fonds ‘’Fonctionnement lié à l’investissement’’ des Bsi renforcement capacité secteur culture et Appui à la Cps secteur Culture-Jeunesse sans mise en concurrence en violation du code des marchés publics et des délégations de service public pour un montant de Fcfa cent quatre vingt huit millions deux cent trente huit (188.238.000) entièrement exécutés par fractionnement ».
Dans la foulée, la lettre révèle d’autres cas d’indiscipline budgétaires non moins importants. Il s’agit d’une accusation portant «l’exécution frauduleuse et la dilapidation des fonds de contrepartie sur le budget d’Etat (Autres dépenses Isesco, dépenses en investissements Opéra du Sahel) par voie de clientélisme et de fractionnement pour un montant de quatre vingt quatre millions cinq cent dix huit mille Fcfa(84.518.000) engloutis en grande partie dans les achats de fournitures, matériels et autres en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés».
Comme si cela ne suffisait pas, les gardiens de la république font le constat de « l’attribution, par le ‘’truchement de soumissions arrangées’’, de marchés sur le budget spécial d’investissement pour un montant de F.CFA cinq cent soixante treize millions trois cent quatre mille cinq cent vingt (573.304.520), à des bénéficiaires pré-désignés qui sont mafieux».
A travers cette sortie, les gardiens de la république voudraient dénoncer la pratique de mauvaise gestion des fonds devenue une gangrène dans les dédales budgétaires du département de la culture.
En tout état de cause, toutes nos tentatives de rencontrer un interlocuteur digne de ce nom du côté de ce département de la culture en guise de recoupement voire d’infirmation ou de confirmation des faits et accusations n’ont connu, pour l’instant, aucun succès.
A.M. Cissé