En lieu et place d’un concours, d’un examen et sans aucun critère, de concert avec le syndicat corrompu, la Direction partante du Transrail a désigné quatre aiguilleurs dans un lot de plus de 80 disponibles pour la formation nominative des chefs de train.

Victime d’un favoritisme flagrant au regard de son ancienneté par rapport aux quatre personnes privilégiées, Lassana Togola, aiguilleurs de son état,   a dénoncé l’attitude   irresponsable de la Direction du Transrail. Ainsi, pour l’abattre, cette Direction aux ordres du syndicat menace de l’infliger  des sévères sanctions. Pour faire valoir leur décision, les décideurs de Transail accusent Lassana Togola de divulgation de secrets professionnels.

Diantre! A Transrail, les textes sont lus et s’appliquent à l’envers. C’est  pour afficher l’image et la responsabilité de la Direction partante (une équipe déflatée par le gouvernement) et le syndicat corrompu. Du moins, c’est l’explication qu’on pourrait donner à cette tentative d’expulsion ou de sanction sévère auxquelles le Directeur central adjoint des opérations PI de Transrail vient d’intenter contre l’aiguilleur Lassana Togola.
En effet,  Togola fait objet ici de privation d’un droit inaliénable que lui offert la Constitution malienne. A savoir la liberté d’expression. En clair, selon la demande d’explication du Directeur central adjoint des opérations PI, signée par Idrissa Niakaté, dont nous disposons d’une copie,  on reproche à Lassana Togola de non-respect du secret professionnel.  «Tout travailleur est tenu, quel que soit son grade ou sa fonction, de respecter le secret professionnel en s’abstenant de révéler à des tiers des informations concernant Transrail ou ses travailleurs sans autorisation spéciale ; de ne participer à aucune activité susceptible de discréditer Transrail ou ses travailleurs. Votre responsabilité est engagée pour les raisons suivantes : avoir rendu des informations à des tiers sur Transrail sans autorisation spéciale; discrédité le DG et les partenaires sociaux ;…», telle est, en substance, la teneur de ladite demande d’explications adressée à Lassana Togola.
Pourtant, Togola n’a aucunement divulgué le secret professionnel de Transrail. Sauf si le népotisme est un secret professionnel à Transrail. Car, le pauvre aiguilleur a signalé une situation anormale dont il a été victime.
D’ailleurs, cette affaire est un dossier que nous maitrisons. Elle concerne une formation de passage en grade (d’aiguilleurs en contrôleurs  de train) en cours depuis le 1er février 2016 au sein de la société Transrail-Mali. Une très bonne opportunité pour les aiguilleurs. Mais, malheureusement, elle a été décidée autrement. Le choix des participants à ladite formation a été fait dans l’irrégularité et sur fond de corruption. En la matière, la Direction de Transrail-Mali a obligation d’organiser un concours et/ou un examen à l’intention de toute la corporation d’aiguilleurs afin de sélectionner les plus méritants. Mais, contre toute attente, ce sont quatre jeunes aiguilleurs qui ont été choisis clandestinement parce qu’étant des proches parents des décideurs. Donc, tout s’est opéré au détriment des anciens et en violation de l’article 13.2 de l’accord d’établissement qui exige la mise en concours des emplois vacants. Et les investigations ont prouvé que cette forfaiture a été organisée en complicité avec les premiers Responsables du syndicat unique des travailleurs du Rail Transrail-Mali. Car, les 4 jeunes aiguilleurs sont reconnus d’être les protégés du Secrétaire Général et de son Adjoint.

Lassana Togola victime d’abus de pouvoir
Comme dit précédemment, Lassana Togola n’a usé que de son droit que lui autorise la Constitution malienne. En l’occurrence, recourir à la liberté d’expression pour dénoncer l’injuste, le favoritisme, le népotisme mis en œuvre lors de cette formation. Il a confirmé qu’il n’ y a eu ni de concours, ni d’examen pour cette passation en grade supérieur à l’intention de tous les aiguilleurs aptes à concourir. Alors que cette règle a toujours été respectée dans le passé. N’ayant pas d’autres moyens, la Direction de Transrail-Mali abuse de l’homme. Elle évoque, à cet effet, le secret professionnel. Comme si le népotisme et l’injustice sont le secret professionnel à Transrail-Mali.
Mais elle ignore que Lassana Togola a déjà saisi les Institutions de notre pays  du dossier. Mieux, il dit de ne pas se laisser divertir par qui que ce soit dans sa lutte contre l’injuste en son égard. C’est dire que si chaque travailleur malien faisait comme lui, cela pourrait aider les autorités compétentes à redresser l’administration en rendant ses décideurs responsables.

Oumar Diakité

Source: LE COMBAT