J’avais vraiment honte de la taille de mon pénis que je trouvais petit depuis qu’une de mes copines, dans ma vie de célibataire m’avait fait la remarque. Je trainais cela comme un boulet et discrètement je tentais de trouver une explication à travers la lecture de revues spécialisées ou en surfant sur Internet. J’avoue que cela m’a aidé finalement à avoir une vie sexuelle rangée car je ne pouvais plus me permettre des aventures amoureuses, de peur de dévoiler ce que je trainais comme un boulet. J’avais fini par croire que j’étais condamné à vivre avec ce secret non sans penser à ce que diraient mes parents en constatant que je rechigne à ma marier. Mais le jour où un de mes condisciples de l’école coranique m’ demandé de faire un tour chez les guérisseurs du village de Diassap, je me sens désormais un vrai homme”.
Ce témoignage de Boubacar (appelons-le ainsi pour respecter son anonymat et ne pas aussi déranger sa vie paisible à Bamako), nous a obligé à sortir des archives l’ensemble des informations collectées sur ce sujet il y a près de deux ans, mais que nous hésitions à publier pour ne pas être complice d’une arnaque en diffusant ce qu’on peut appeler aujourd’hui des fake news.
Pour dire vrai, le témoignage de Boubacar rejoint celui d’autres personnes qui ont eu à séjourner à Diassap, ce village devenu célèbre pour le pouvoir de ses tradithérapeutes à augmenter la taille du sexe d’un homme. On raconte que c’est un ancré dans des familles de ce village de Diassap et se transmet de père en fils pour traverser plusieurs générations. Comme disait l’autre, l’Afrique a ses mystères !
Les praticiens sont bien organisés et assurent la prise en charge des candidats au rallongement du sexe. Ces derniers doivent séjourner dans le village durant trois jours afin de se soumettre au rituel, s’ils résident dans une localité éloignée du village. S’ils peuvent se déplacer tous les jours pour rejoindre le village, en respectant les consignes, c’est aussi une option.
Pour le rituel, il faut retenir qu’il y a de gros bâtonnets présentés comme des mesures. Cela permet au consultant de faire son choix, sous les conseils de l’expert qui ramène à la raison les prétendants au rallongement exagéré du sexe. D’ailleurs, dans un des nombreux reportages effectués par des médias qui affluent vers Diassap, l’un des maîtres de cette pratique explique : “Nous avons des repères car nous connaissons la mesure normale d’un pénis qu’un homme devrait avoir pour ne pas exagérer et tenter des choses qui créent ensuite des problèmes. C’est pourquoi, nous utilisons ces moules qui servent de mesures, mais nous prenons aussi la précaution de mesurer nous-mêmes le pénis de l’intéressé et d’évaluer la dimension selon nos repères”.
Pour le reste, c’est place au rituel de quelques jours, avec des incantations accompagnées de bains mystiques dont seuls les maîtres de cette science en connaissent la composition. Il y a aussi une décoction formée à partir de racines et de feuilles d’arbres -pour ce que l’on peut en savoir- que le patient doit boire durant au moins huit jours pendant lesquels toute relation sexuelle lui est interdite. Il doit attendre que le feu vert lui soit donné pour tester l’engin afin de s’assurer de son efficacité et ainsi apprécier le résultat obtenu.
Mais attention : “Nous augmentons la taille du pénis, mais nous ne pouvons pas la réduire” avertit-on du côté de Diassap avant d’ajouter : “Des gens reviennent parfois, on ne sait pour quel motif, pour demander la réduction car la taille choisie est trop grande. C’est pourquoi, il faut être raisonnable dans l’augmentation du sexe”.
Difficile d’y croire ! Mais de plus en plus de personnes affirment avoir tenté l’expérience et rassurent sur les bons résultats obtenus, malgré les mises en garde de personnes trop imbues de la logique des sciences et techniques et ont, par conséquent, du mal à accorder un tant soit peu de crédit à cette histoire. Alors, faut-il y faire le détour pour tenter l’expérience dans le cadre de la recherche de preuves ?
Amadou Bamba NIANG