Le Président de la Transition, le colonel Assimi GOÏTA, a procédé, par un décret datant du vendredi 26 janvier 2024, à la création d’un Comité de Pilotage du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale. La création dudit Comité intervient après l’officialisation, le 25 janvier dernier, de la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015.
Cet organe national, dénommé «Comité de pilotage du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale», a pour mission de préparer et d’organiser ce dialogue, selon les termes du décret signé par le Président de la transition au Mali, le colonel Assimi GOÏTA.
La composition de ce comité inclut un président, un vice-président, un rapporteur général, un rapporteur général adjoint ainsi que des membres, et il relève directement du président de la transition.
Le président du Comité aura pour responsabilité de diriger, coordonner et contrôler les activités de cet organe, en rendant compte au Président de la transition. Il assure la programmation, la coordination et la supervision des différentes activités du Dialogue à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national, conçoit et veille à la mise en œuvre du plan de communication et élabore le rapport final du Dialogue et le rapport d’exécution de sa mission.
A cet effet, l’organe élaborera les termes de référence du dialogue et les soumettra à l’approbation d’un atelier national qu’il organisera.
La création de ce Comité de pilotage concrétise la dénonciation de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, signé en 2015 par le gouvernement de l’époque avec les groupes indépendantistes à dominante touareg du nord.
Suite à cette décision, le chef du gouvernement, Choguel Kokalla MAÏGA, a souligné, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, que désormais, les négociations se dérouleront à l’intérieur du pays et non plus dans un pays étranger.
«Désormais, il n y a plus de négociations en dehors de Bamako. On ne va plus (…) dans un pays étranger parler de nos problèmes», a déclaré Choguel Kokalla MAÏGA, chef du gouvernement malien, dans une vidéo postée vendredi sur les réseaux sociaux.
Le Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés ayant signé l’Accord de 2015 avant de reprendre les armes, a pris acte de la décision des autorités de Bamako, tout en soulignant que cette décision remet en cause les principes d’unité du Mali mentionnés dans l’Accord pour la paix.
À rappeler que le gouvernement de Transition a annoncé, le jeudi soir, la «fin avec effet immédiat» de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et dénoncé son «instrumentalisation par les autorités algériennes».
Le gouvernement de transition a également condamné, dans un communiqué, «les actes inamicaux et les cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du pays» par les autorités algériennes, qui «portent atteinte à la sécurité nationale et à la souveraineté du Mali».
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin