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Désarmement de deux éléments du Ganda Izo par Barkhane, près de Gao : Le mouvement d’autodéfense dénonce une mesure discriminatoire

La semaine dernière, la chaine de télévision France 24 a diffusé un reportage sur l’une des missions de l’Opération Barkhane dans la région de Gao, dénommée ” Marne “. Environ 300 soldats français ont été mobilisés pour la circonstance. Sans compter des militaires maliens et des nigériens.

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Ainsi, patrouille de reconnaissance, fouille de sites suspects, collecte et recoupement d’informations, arrestations et interrogatoireS ont été les temps forts de cette mission.

Ce travail, qui a duré près d’un mois visait à nettoyer cette région où des terroristes du MUJAO demeurent encore actifs. Sur la vidéo, on  voit deux éléments du mouvement d’autodéfense désarmés par les soldats de l’Opération Barkhane en compagnie de quelques militaires maliens. Pourtant, ce mouvement est signataire de l’accord de paix à travers la Plateforme bien qu’il ne soit plus considéré comme membre de ce regroupement.

C’est ainsi que le Président de ce groupe, en l’occurrence Mohamed Attaïb Sidibé, a condamné cet acte. Pour lui, le processus de désarmement n’a même pas commencé avec le retard pris dans le démarrage des travaux du comité de suivi dont la composition effective n’est toujours pas connue. Il a vivement condamné ce qu’il qualifie d’ ” acharnement  de la France contre les populations sédentaires “. Il a noté que si désarmement il y a, il doit concerner d’abord les groupes qui s’affrontent et violent le cessez-le-feu. Aussi, il a exprimé sa frustration du soutien accordé par les FAMA à cette opération, alors que tous sont du même bord.

Il convient de rappeler que lors de sa conférence de presse hebdomadaire, la MINUSMA avait appelé les groupes à procéder au désarmement. Selon l’esprit et la lettre de l’accord de paix, le démarrage de ce processus est prévu au plus tard 60 jours après la signature dudit document. Il doit avant tout répondre à certains critères dont la mise en place d’une commission nationale du DDR comprenant toutes les parties. Ce qui est loin d’être fait au regard du retard que connait la composition effective du comité de suivi. On ne comprend donc pas l’empressement de l’Opération Barkhane à procéder au désarmement de certains groupes en laissant d’autres.

Il faut dire aussi que cette situation, comme nous l’avons rappelé par le passé, risque d’affaiblir les mouvements sédentaires en particulier.

En effet, ces derniers seront confrontés au concept ” un combattant, une arme “. Lequel a été défini pour l’intégration de tous les combattants. Cette mesure va certainement exclure de nombreux éléments des groupes armés sédentaires. Lesquels n’ont pas eu la chance de vider les magasins d’armes de l’armée nationale  comme l’ont fait les ex-rebelles. A cela s’ajoute le fait que lors du lancement de l’Opération Serval, en janvier 2013, les forces françaises leur ont intimé l’ordre de rendre les armes qu’ils détenaient. Alors que, du côté de la CMA, aucun désarmement n’a encore été fait bien qu’elle ait pillé les dépôts d’armes et de munitions de l’armée. Une situation qui ne devrait pas permettre de connaitre les effectifs réels de chaque camp.

Il convient donc de bien revoir cette stratégie avant d’accroitre les frustrations qui sont l’une des causes du déclenchement de la crise au Mali.

Massiré Diop

 Source: L’Indépendant

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