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Des soldats maliens cantonnés à 2 Km de Ménaka : Silence coupable à Bamako

Quatre mois depuis le repli de l’armée de Kidal, le 21 mai dernier, une autre localité importante du pays, Ménaka, située à 315 Km de Gao, est également sous le contrôle des groupes armés, notamment le Mnla. Un groupe armé qui se comporte actuellement dans la localité comme dans un Etat autonome. Il y a quelques jours, il a annoncé la dissolution de toutes les autorités locales, avant d’occuper les locaux de la mairie.

 rebelles mnla nord-mali

Lors d’une rencontre, un responsable de la direction du Mnla aurait ainsi déclaré qu’il n’y a ni plus rien, ni conseil communal, encore moins de conseil de cercle.

Le Mnla, en position de force depuis sa victoire militaire de mai dernier, a posé ces actes sans aucune condamnation de la part des plus hautes autorités maliennes.

N’ayant senti aucune réaction ni de Bamako encore moins de la médiation internationale, le Mnla a décidé de poursuivre son action, en mettant sur pied une commission appelée à servir d’épine dorsale à ce qui sera la prochaine administration de la localité. Les fonctions police sont désormais assurées par les combattants du groupe armé qui prélèvent également des taxes sur les populations lors de voyages et les jours de foires.

Rassuré par un soutien plus ou moins voilé de serval et de la Minusma, le mouvement indépendance a étendu au fur et à mesure son autorité sur toute la localité de Ménaka préalablement vidée par tous les représentants de l’Etat. A part l’armée qui est elle-même cantonnée à 2 Km de la ville.

Une situation qui profite aujourd’hui au Mnla qui n’a pas mis du temps a déclenché une guerre contre tout ce qui symbolise la République du Mali. En lieu et place du drapeau vert, or rouge, flotte désormais celui d’une prétendue République de l’Azawad à laquelle on oblige les populations à adhérer de gré ou de force. Ainsi, il est strictement interdit aux radios libres de jouer de la musique manding. Au même moment le langage des populations est strictement contrôlé. Ainsi, ceux qui n’arrivent toujours pas à bannir le mot «Mali » de leur discours sont sur le champ rappelés à l’ordre. Aux différentes entrées de la ville, des instructions sont également données d’interpeller toute personne surprise avec un objet ou quelque chose qui rappelle le Mali. Ces actes aussi graves qu’intolérables sont entrain de se passer à Ménaka, sans que l’Etat s’assume. Ce qui n’est pas du goût de beaucoup de Maliens aujourd’hui.

En effet, de plus en plus, à Ménaka comme dans d’autres localités du pays, des voix commencent à s’élever pour exiger des autorités qu’elles clarifient leur position. Beaucoup pensent, en effet, que le silence actuel des autorités ne fait que l’affaire du Mnla. Vu surtout les circonstances dans lesquelles la ville a été abandonnée aux éléments du Mnla moins nombreux et moins équipés que les soldats maliens.

Pourtant, le 21 mai dernier, l’armée avait une emprise réelle sur la localité de Ménaka. La ville était quadrillée par l’armée et les militaires maliens avaient le contrôle de toutes les sorties de la ville. Mais comme si elle obéissait à des instructions venues d’ailleurs, l’armée, dès la chute de Kidal, a adopté le profil bas, préférant faire place nette au Mnla, qui a occupé la ville sans la moindre résistance.

Des instructions sont-elles venues de la hiérarchie pour demander au commandement d’évacuer la ville? Certains n’en doutent point. Surtout que, depuis qu’ils se sont retirés à 2 Km, les militaires maliens se sont faits très discrets et n’ont jamais cherché le moindre affrontement avec le Mnla qui leur a formellement interdit la ville. Ces derniers temps, à Ménaka, chaque arrivée des éléments de la Minusma provoque des scènes de bousculade des femmes qui accourent de toute part apportant aux soldats onusiens des provisions et autres objets à apporter à leurs maris qui ne peuvent venir en ville. Voilà la situation qui prévaut à Ménaka au moment où des négociations sont en cours à Alger.

Mais la vraie interrogation aujourd’hui c’est jusqu’à quand nos autorités vont-elles continuer à garder le silence face à cette situation imposée à nos soldats, sur notre propre territoire?

LA REDACTION

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