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Des proches de 14 suspects tués dans une tentative d’évasion dénoncent des exécutions sommaires au Mali

Une association peule et des proches de 14 suspects tués vendredi pendant leur détention par l’armée malienne dans le centre du pays dénoncent des “exécutions sommaires”.

L’armée malienne avait affirmé vendredi que “suite à une présumée tentative d’évasion, quatorze suspects terroristes ont trouvé la mort le 6 avril 2018 à Dioura” (centre), où ils avaient été arrêtés la veille avant d’être remis à des militaires maliens.

“Il ne s’agit pas du tout d’une tentative d’évasion. Nos sources sont sûres. Ces personnes ont été victimes d’exécutions sommaires”, a déclaré dimanche à l’AFP Nouhoum Sarr, membre de Tabital Pulaaku, principale association de la communauté peule au Mali.

“Nous avons les noms de ces personnes”, a indiqué M. Sarr, précisant qu’elles avaient été arrêtées le 5 avril près de Dioura.

“Ce n’est pas normal que des militaires chargés de protéger les populations tuent des civils”, a souligné M. Sarr, ajoutant avoir eu au téléphone le ministre de la Défense, Tiéna Coulibaly, qui lui a promis de “faire la lumière sur l’affaire”.

Deux proches des personnes tuées ont également affirmé qu’il s’agissait d’exécutions sommaires.

“Mon cousin Moussa Nay Diallo fait partie des gens tués. Ils n’ont pas essayé de fuir, parce qu’ils n’ont rien à se reprocher. Ils ont été tués par des militaires”, a déclaré à l’AFP l’un de ces proches, habitant de la localité, dont les propos ont été traduits à l’AFP par un enseignant.

La minorité peule du centre du Mali affirme être systématiquement soupçonnées de collusion avec le groupe armé du prédicateur jihadiste peul Amadou Koufa, apparu en 2015 dans la région.

Le 3 avril, Amnesty International a appelé les autorités à faire la lumière sur des exécutions extrajudiciaires dans le centre, où six corps ont été récemment retrouvés dans une fosse commune.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne le Burkina Faso et le Niger voisins.

Avec AFP

VOA

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