Les partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales ont pris le contrôle d’une unité militaire dans le département de Cochabamba et ont exigé que le personnel cesse une opération visant à débloquer les routes, ont rapporté vendredi les médias boliviens. La police bolivienne, soutenue par l’armée, a lancé une opération de grande envergure plus tôt vendredi pour dégager les routes, qui avaient été bloquées par les émeutiers.
Les manifestants retiennent les militaires en otage, a rapporté la chaîne de télévision bolivienne. Une vidéo enregistrée par les manifestants a été publiée sur les réseaux sociaux, montrant un militaire demandant de ne pas interférer avec les manifestants qui bloquent les routes, car sa vie et celle d’autres soldats étaient en danger. Pendant ce temps, les manifestants ont commencé à affronter les forces de l’ordre boliviennes et ont utilisé des explosifs, dont de la dynamite, tandis que la police dispersait les émeutiers avec des gaz lacrymogènes, a rapporté le journal bolivien El Deber.
Les troubles en Bolivie durent depuis la mi-octobre et ont causé des dommages d’une valeur de 1,7 milliard de dollars au pays. Au moins 70 personnes, dont neuf civils et 61 policiers, ont été blessées lors du blocage des routes et des affrontements entre manifestants et policiers. Les manifestants descendent dans la rue en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de la pénurie de carburant dans le pays. Les manifestants demandent également la suspension de l’enquête contre Morales, soupçonné de trafic d’êtres humains et d’agressions sexuelles sur mineurs. *
L’ancien président est soupçonné d’avoir agressé sexuellement une mineure qui a donné naissance à un enfant, Morales étant mentionné comme le père sur l’acte de naissance. L’enquête a été lancée en 2016 et reprise en septembre 2024. La procureure du département de Tarija en Bolivie, Sandra Gutierrez, a déclaré en octobre que les procureurs boliviens préparaient un mandat d’arrêt contre Morales après son absence à l’interrogatoire dans une affaire de trafic d’êtres humains et d’agression sexuelle sur mineur. Morales a déclaré à plusieurs reprises que l’affaire portée contre lui était motivée par des raisons politiques, car il envisage de défier le président bolivien sortant, Luis Arce, lors de l’élection présidentielle de 2025.