Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius et la ministre allemande du Développement Svenja Schulze sont arrivés mercredi dans la capitale nigérienne, Niamey, au début d’un voyage conjoint au Niger et au Mali.
Le voyage, qui n’a pas été annoncé à l’avance pour des raisons de sécurité, intervient alors que l’Allemagne s’apprête à retirer progressivement ses troupes de la Bundeswehr de la mission onusienne MINUSMA, qui mène des activités de maintien de la paix au Mali au milieu d’une rébellion islamiste.
Dans le même temps, le pays intensifie son engagement militaire au Niger, où des soldats allemands doivent aider à former les forces armées locales dans le cadre de la nouvelle mission EUUMPM dirigée par l’UE.
Les deux ministres entendent profiter de cette visite pour se faire une idée de la situation sécuritaire des deux pays du Sahel.
Au cours de leur séjour, ils doivent rencontrer leurs homologues régionaux et rendre visite aux soldats allemands qui y sont stationnés.
Avant le voyage, Pistorius a déclaré dans un communiqué conjoint : « La sécurité de la région du Sahel présente un intérêt particulier pour l’Allemagne ».
Il a également souligné que l’Allemagne restait déterminée à aider la région malgré le retrait prévu de la Bundeswehr du Mali, qui doit être achevé d’ici mai 2024.
Cependant, il a admis que l’assistance militaire allemande se déplaçait.
« L’objectif de notre futur engagement militaire au Sahel sera au Niger », a-t-il déclaré.
Schulze a également souligné l’engagement continu de l’Allemagne dans la région.
« De nombreuses personnes dans la région du Sahel rejoignent des groupes extrémistes parce qu’elles ne voient pas d’autre avenir pour elles-mêmes et ont besoin de revenus », a-t-elle déclaré. « Les politiques de développement peuvent partir d’ici dans le but de priver le terrorisme des conditions qui l’alimentent.
L’Allemagne a dépensé environ 2,5 milliards d’euros (environ 2,7 milliards de dollars) pour l’aide civile au développement dans la région du Sahel depuis 2013, la majeure partie de l’argent étant destinée à des projets agricoles et au renforcement des structures de l’État.
La décision de retirer les troupes allemandes de ce pays d’Afrique de l’Ouest est intervenue en partie dans le contexte d’un conflit de plusieurs mois avec son gouvernement militaire de transition, qui a pris le pouvoir lors du deuxième de deux coups d’État en 2021 et ne prévoit actuellement aucune élection avant 2024.
Le gouvernement a restreint le champ d’action de la MINUSMA dans la lutte contre les insurgés islamistes, se tournant plutôt vers la Russie pour obtenir une aide militaire.
Entre autres choses, la junte a fait entrer dans le pays des centaines de combattants du groupe de mercenaires soutenu par le Kremlin, Wagner. Là-bas, ils ont été accusés d’avoir commis de graves violations des droits de l’homme.
La rébellion islamiste au Mali a commencé dans le nord du pays en 2012 et s’est depuis propagée au Niger et au Burkina Faso voisins. La région est devenue l’une des plus dangereuses au monde.
Source : DW