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DES MALIENS QUI EGORGENT DES MALIENS : Pourquoi voudrions-nous nier l’évidence ?

Pays dont l’incommensurable richesse historique lui a valu d’être un des berceaux de la civilisation africaine, le Mali avait jusque-là promu l’image d’un pays enraciné dans les valeurs humanistes les plus rares, servant ainsi de repère civilisationnel aux plusieurs autres nations. Aujourd’hui, tout n’est certes pas perdu, mais ce que vit actuellement le peuple malien, est impensable : des Maliens qui brûlent, égorgent, massacrent, déciment et chassent d’autres Maliens des mêmes entrailles. Qui eût cru que l’animosité et la haine fratricide atteindraient une ampleur aussi effroyable ?

La persistance de l’Etat et l’opinion publique à nier l’évidence d’une poudrière intercommunautaire, ne fait qu’occulter la pertinence des solutions politiques qui s’imposent. Le conflit éminemment meurtrier qui déchire, à vive allure, le Centre du Mali, n’est autre qu’une guerre intertribale. Des communautés ethniques qui ont partagé un même espace vital, et donc, une même histoire, sont aujourd’hui en train de se tuer de la plus hallucinante des manières au point de prendre des relents génocidaires. Chaque groupe ethnique de ce grand Centre du Mali (Dogon, Peulh, Bambara, Bozo, Sonrhaï, etc.,) a sa part de responsabilité historique et culturelle dans le développement de la région et cette œuvre progressiste a su forcément apporter une valeur ajouté au prestige du Mali. Pourquoi donc s’autodétruire ?

Certains parleraient de l’intrusion d’éléments étrangers issus d’autres contrées ou cultures parfois lointaines, et qui seraient des catalyseurs à ces violences à grande échelle. Mais le vrai problème ne s’explique essentiellement que par des rivalités intestines qu’existent entre les groupes ethniques du Centre. Ces rivalités aux origines multiples, doivent nécessairement faire l’objet d’un exam politique, économique et sociologique rigoureux pour être ensuite soumises à de sérieuses perspectives de résolution. Et c’est à l’Etat que revient cette vocation souveraine.

Pourquoi l’Etat a-t-il jusqu’ici peiné à engager un véritable dialogue social entre les différentes communautés en conflit ? Comment ce problème interethnique récurrent, a-t-il pu persévérer au point de frôler l’irréparable sans que le Gouvernement ne se soit soucié d’enclencher le moindre mécanisme d’apaisement ? Comment comprendre que malgré la dissolution de certaines milices ethniques et plusieurs autres mises en garde du Gouvernement, les mêmes forces extrajudiciaires continuent d’opérer sans n’être aucunement dissuadées ? En définitive, le Gouvernement possède-t-il encore la crédibilité et la légitimité nécessaires pour enrayer ce conflit interethnique quand on sait qu’il a, lui-même, et à plusieurs niveaux, contribué à l’enlisement de la crise ?

Le Gouvernement du Mali, de par ses mensonges à répétitions, son dilettantisme affiché, son incurie notoire, sa myopie caractérisée et son extrême incompétence, a bel et bien laissé courir le pays tout droit vers l’embrasement. De par ses approches qui frisent l’apatridie, le Mali est devenu le sanctuaire des pires monstruosités humaines. En plus de la mauvaise gouvernance politique et sociale qui nous asphyxie l’existence, l’Etat continuera-t-il à nier l’évidence d’une crise intercommunautaire au Centre et SourceLa Sirène

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