Au Burundi, des dissidents des ex-rebelles hutus des Forces nationales de libération (FNL), devenus aujourd’hui un parti politique, ont revendiqué lundi 6 octobre une nouvelle attaque contre l’armée burundaise, dans la commune de Gihanga, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bujumbura et dans une zone frontalière de la République démocratique du Congo (RDC). Ils affirment avoir tué six soldats, un bilan que conteste l’armée qui parle d’un rebelle tué. Mais au-delà de cette polémique coutumière dans ce genre de cas, cette énième attaque de rebelles basés dans l’est de la RDC, où ils bénéficient de complicités, interroge sur la stratégie adoptée contre eux.
Aujourd’hui basés dans les moyens plateaux, au-dessus d’Uvira dans l’est de la RDC, ces dissidents burundais des ex-rebelles des FNL sont toujours parvenus à se mouvoir facilement dans cette zone trouble, malgré la présence d’un bataillon burundais dans le secteur de Kiliba, en terre congolaise, comme vient de le confirmer la Mission de l’Organisation des nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), qui est censée s’interposer entre eux et le Burundi.
Mais rien n’y fait. Depuis le début de l’année, ces rebelles ont déjà revendiqué une dizaine d’attaques dans l’ouest du Burundi. Ils auraient également attaqué au moins à quatre reprises les troupes burundaises basées en RDC, selon une information RFI.
Mais l’armée burundaise, professionnelle et aguerrie, semble avoir du mal à faire face à des rebelles qui s’infiltrent en petits groupes pour des opérations de guérilla, admet le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise : « Le problème réside là. Lorsque tu as à faire à une personne isolée, tu ne sais pas où et comment elle dort. Elle n’est pas facile à combattre puisque tu ne peux pas diriger une opération contre une seule personne. C’est ça l’armée. La mission de l’armée, c’est contre un groupe bien identifié et bien consistant. »
Lorsqu’on revient sur le rôle que jouent, dans ces conditions, les soldats burundais basés en RDC, le porte-parole de l’armée burundaise botte en touche : « Moi, je ne suis pas là pour contredire ou renforcer la Monusco. Ils ont leurs structures de communication. Ce qu’ils ont dit, moi, je le respecte, et j’ai ma façon de communiquer. »
Le colonel Baratuza s’aligne enfin sur Kinshasa, en parlant d’échanges avec les Forces armées de la République démocratique du Congo pour un partage de renseignements.