Les acteurs du mouvement démocratique sont divisés sur les acquis de la révolution de 1991. Pour Yaya Sangaré, Secrétaire Général de l’Adema PASJ, premier parti au pouvoir après la dictature, la démocratie est un esprit, un idéal qui doit être préservé et versé dans la mémoire collective. Il déplore que celle-ci soit aujourd’hui mise en mal. « Nous assistons aujourd’hui à des attaques contre la démocratie par ces gens-là même qui bénéficient en premier lieu des avantages de la démocratie », fait-il remarquer. Pour le secrétaire général du parti de l’abeille « les libertés qui sont menacées, la dissolution des associations, sont des épreuves que la démocratie est en train de traverser et nous devons y prendre garde, faire en sorte de laisser les gens s’exprimer ».
Des attentes non comblées
Boulan Barro est membre du congrès national d’initiatives démocratiques CNID, un autre fer de lance du mouvement démocratique. Selon lui, l’avènement de la démocratie n’a pas répondu aux attentes des Maliens.
« Si nous sommes d’accord que toute démocratie a comme objectif le bien-être de la population, nous pouvons dire que cette période dite démocratique a été une grosse déception pour les Maliens », pense Boulan Barro qui soutient que « l’État malien avait disparu à travers ces fondements. Une bonne partie de notre territoire a été annexée par les faits de terrorisme à partir de 2012 »
Certes, le bilan des acquis de la révolution de mars 91 divise des acteurs. Mais tous souhaitent une meilleure gouvernance dans le pays et la restauration de la démocratie.
Studio Tamani