Depuis une dizaine de jours, le Parlement turc a donné son feu vert au déploiement de troupes turques en Libye afin de soutenir le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Cet éventuel déploiement constitue un risque d’aggravation de la situation sécuritaire au Mali qui se bat depuis 2012 contre des groupes armés terroristes.
Après avoir facilité l’envoi de mercenaires syriens en Libye via l’intermédiaire d’une société privée de sécurité turque, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, s’apprête à déployer ses troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale libyen dirigé Fayez El- Sarraj et reconnu par la communauté internationale qui se bat contre les troupes du maréchal Khalifa Haftar qui ont lancé, depuis le 4 avril 2019, une offensive sur la capitale libyenne, Tripoli.
Si les vraies raisons de ce futur déploiement des troupes turques et de la présence de mercenaires syriens en Libye soutenus par la Turquie sont économiques (la Turquie ayant des investissements en Libye depuis l’époque de Mouammar Kadhafi), ces deux situations constituent un risque d’aggravation de la situation sécuritaire dans notre pays.
En effet, ces mercenaires syriens pourraient avoir des connexions avec les groupes armés terroristes présents au Sahel et se retrouver facilement au nord du Mali pour combattre les troupes régulières maliennes d’autant plus les frontières restent poreuses dans cette région.
Par ailleurs, la Turquie, dirigée par les islamo-conservateurs, est souvent soupçonnée d’entretenir des relations ambiguës avec des groupes islamistes armés dans certaines régions du monde. C’était le cas en Syrie où certains observateurs soupçonnaient les troupes turques de soutenir discrètement des combattants de l’Etat islamique. En 2013, le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdoğan n’avait pas caché son opposition à l’opération française Serval contre les groupes terroristes au Mali. Lire la suite sur aumali…
Abdrahamane Diamouténé
Source: l’indicateur du renouveau