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Denis Sassou Nguesso : «C’est le peuple congolais qui décidera en toute souveraineté »

Lors d’un entretien avec des journalistes, le président de la République du Congo a donné son avis sur la modification de la constitution.

congo brazzaville rdc president DENIS SASSOU NGUESSO

Le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a regagné la capitale, Brazzaville, samedi 6 décembre 2014, dans l’après-midi, en compagnie de son épouse, et d’une forte délégation, de retour d’une tournée qui l’a conduit à Dakar (Sénégal) où il a pris part, du 29 au 30 novembre, au 15ème sommet de l’O.i.f (Organisation internationale de la francophonie); à Cuba, du 2 au 4 décembre, pour une visite d’Etat dans le cadre des 50 ans des relations entre ce pays et le Congo, puis au Cap-Vert, le 5 décembre, pour une visite à caractère humanitaire. En effet, depuis le 23 novembre dernier, le Cap-Vert fait face à une catastrophe naturelle relative à l’entrée en activité du volcan Pico de Fogo. La coulée des laves de ce volcan a provoqué un déplacement de la population de plusieurs localités, la destruction des maisons, des zones agricoles, etc. Le président de la République a manifesté la solidarité du Congo au peuple cap-verdien, lors d’une brève visite à Praia, la capitale du Cap-Vert. A son arrivée à l’aéroport international Maya-Maya, il a répondu aux questions de la presse, sur sa visite d’Etat à Cuba et sur le sommet de l’O.i.f, à Dakar. A ce propos, il a abordé le débat constitutionnel, en estimant que «c’est le peuple congolais qui décidera, en toute souveraineté».
Jocelyn Patrick Gombé (Presse présidentielle): Monsieur le président, votre visite à Cuba était placée sous le signe des cinquante ans des relations Congo-Cuba et vous avez eu de longs entretiens avec votre homologue cubain, Raùl Castro. Peut-on savoir ce que vous vous êtes dits à cette occasion?

 

Ah non! Je ne vais pas vous dire ce que nous nous sommes dits. Mais, ce qui est vrai, c’est que nous avons bien réalisé que, entre Cuba et le Congo, c’est 50 ans de relations faites de luttes diverses, pour la libération des peuples. Vous avez suivi les luttes menées pour la libération de l’Angola, les luttes menées pour la libération de l’Afrique australe, de manière générale, la Namibie et l’Afrique du Sud. Cuba a apporté son soutien à toutes les autres luttes de libération en Afrique, au Mozambique, en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et ailleurs, en Algérie. Disons que c’était la lutte de coopération, dans tous les domaines. Vous l’avez suivi aussi, dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la politique, de la diplomatie et de l’économie aussi, avec des fortunes diverses. Mais, au total, une coopération fructueuse. Nous avons fait le tour d’horizon de tout cela et avons décidé d’aller de l’avant et de renforcer cette coopération, comme vous l’avez vu déjà, avec l’arrivée à Cuba de 1200 jeunes (Congolais) que j’ai rencontrés. Je les ai retrouvés, les 1200 jeunes sont allés étudier en médecine, en pharmacie, en techniques diverses de santé, je les ai trouvés enthousiastes. Nous avons évoqué toutes ces questions et nous avons décidé d’aller de l’avant.
Christian Tsoumou (Correspondant BBC-Afrique): Monsieur le président, avant Cuba, vous avez été à Dakar, au Sénégal, au sommet de la Francophonie; la Francophonie qui s’oriente, de plus en plus, vers l’économie. Qu’est-ce que vous pensez de cette nouvelle donne, quand on sait que la jeunesse africaine est confrontée au problème du chômage?
Tant mieux! Si la Francophonie prend cette orientation, peut-être qu’il était temps qu’elle la prenne. Le thème même du sommet est révélateur, puisqu’il était fortement question de la jeunesse et des femmes comme facteurs de paix et de développement. Au cours de ce débat sur ce thème, on n’a quand même pas manqué de réaliser qu’en Afrique, nous avons une population jeune, peut-être plus de 60% de moins de 30 ans. Donc, que la Francophonie ait accordé une importance à la jeunesse, aux femmes, est, à notre avis, un progrès, une bonne chose. C’est un espace important de coopération et j’espère que cette coopération dans le domaine économique sera fructueuse.
Joël Marius Essaka (Radio-Congo): Monsieur le président, l’Afrique n’a-t-elle pas perdu le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie, à cause du manque de consensus en son sein ou y aura-t-il eu d’autres contraintes qui ont dominé, certainement, la décision au niveau de l’Afrique?

 

Il faut, d’abord, dire que nous devons saluer l’élection d’une femme à la tête de l’organisation. C’est un progrès, l’élection d’une femme à la tête de l’organisation. Mais, ceci dit, j’étais de ceux qui pensaient et qui continuent aussi de penser, -même si nous saluons l’élection d’une jeune femme, brave, dynamique-, j’étais de ceux qui pensaient qu’après tout, le cœur de la Francophonie, c’est l’Afrique et que l’Afrique restera toujours ce cœur-là de la Francophonie, surtout que d’ici 2050, il y aura près de 750 à 800 millions de locuteurs francophones en Afrique. Après tout, les pères fondateurs, c’étaient Senghor, Bourguiba, Hamani Diori et d’autres… Je l’ai dit et ce n’est pas un secret, alors que le sommet se tenait à Dakar, dans la patrie de Léopold Sédar Senghor, moi, j’étais de ceux qui se sont battus pour que le secrétaire général de la Francophonie soit un Africain. Qu’on n’ait pas obtenu ce consensus, soit! Mais, on ne peut pas ignorer le fait qu’un candidat comme Henri Lopès était le candidat même de l’Afrique, déjà il y a douze ans, à Beyrouth. Je n’ai pas manqué de le faire savoir. L’Afrique n’a pas pu réaliser ce consensus, bon, mais la terre tourne encore, nous allons accompagner le mandat de Madame Michaëlle Jean du Canada. Nous ne pouvons que lui souhaiter du succès dans sa mission.
Joachim Mbanza (La Semaine Africaine): Certains propos du président français, François Hollande, ont indigné les Africains soucieux de leur souveraineté et attachés à l’indépendance de leurs Etats, quel commentaire vous suggère cela?

 

A ce que je sache, l’Organisation internationale de la francophonie ne s’est quand même pas substituée aux Nations unies, n’a pas balayé d’un revers de la main des notions fondamentales qui régissent les relations internationales, c’est-à-dire la non-ingérence dans les affaires des autres Etats, et aussi le respect mutuel. Je crois que l’O.i.f dit que les Etats, au sein de cette organisation, se vouent un respect mutuel. Maintenant, quant au reste, aux Constitutions, comme on le dit à souhait, sur cette question, vous connaissez le point de vue du président, qui estime que s’agissant des institutions du Congo, surtout la Constitution, la loi fondamentale, ce sera toujours le peuple congolais qui décidera; ce sera toujours cela, le peuple congolais qui décidera, en toute souveraineté. D’ailleurs, cela n’a pas échappé aux autres peuples. On peut prendre quelques exemples: lorsque le général De Gaulle a décidé de changer la Constitution de IVème République, a soumis les termes de celle de la Vème République au choix du peuple français. C’est le peuple français qui s’est prononcé. Et même plus tard, lorsqu’il a décidé, demandé ou souhaité que le président de la République soit élu au suffrage universel direct, c’est le peuple français qui a ainsi décidé. Je pense que c’est une règle qui ne pourra jamais être remise. Mais, en tous les cas, il y a quand même de longues années que notre peuple a lutté, ici, au prix de beaucoup de sacrifices, pour ne plus accepter qu’il soit régi par des règles qui viennent d’ailleurs.
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