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Démolition d’environ 80 concessions à Sirakoro: les victimes réclament justice

Deux jours après la démolition d’environ 80 concessions, bâtis sur une superficie de 2,5 ha, sur ordre d’un certain Ba Issa DJIGUE, qui prétend détenir un Titre foncier sur la partie, notre équipe de reportage a fait, hier jeudi, un tour sur les décombres.

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Sur place, nous avons rencontré quelques victimes, dont Ibrahim DIALLO, leur porte- parole, encore sous le choc, mais plus que jamais déterminées à défendre leurs droits au prix de leur vie. Nous avons également pu joindre par téléphone, le chef de village de Sirakoro, Fousseiny TRAORE, âgé aujourd’hui de 88 ans.

Le récit des victimes
Selon Ibrahim DIALLO, c’est après morcellement de la zone par le conseil de village de Sirakoro Méguétan qu’ils ont acheté leurs parcelles après vérification auprès de la sous-préfecture de Kalaban-Coro qui leur avait attesté la clarté des parcelles et leur a même délivré des reçus après paiement des frais d’enregistrement, dont nous nous sommes procurés une copie.
Ainsi, estiment-ils, en tant que citoyens maliens, ayant vérifié les documents auprès de l’autorité compétente, ils ont le droit d’investir sur leurs parcelles. C’est ainsi que certains propriétaires ont commencé leurs travaux.
Ibrahim DIALLO nous a confié qu’il y a un certain Ba Issa DJIGUE, prétendant être le détenteur du titre de propriété des lieux, qui venait fréquemment menacer les occupants de la zone, déjà engagés dans la construction de leurs parcelles.
Face à la gravité de la menace, nous confie M DIALLO, les personnes concernées par la partie convoitée par M DJIGUE ont contacté les légitimités traditionnelles de Sirakoro-Méguétan pour savoir la vérité sur la zone.
« Les légitimités traditionnelles nous ont fait savoir que personne ne peut créer un titre foncier sur ces parcelles sans le consentement du chef de village. Ce dernier ne reconnaître aucun Titre foncier appartenant Ba Issa DJIGUE dans la zone », dira notre interlocuteur. Et d’ajouter que M DJIGUE serait parti à la sous-préfecture de Kalaban-Coro où on l’a demandé d’amener les originaux de ses papiers. Ce qu’il n’a pas pu faire.
« Cela fait plus d’un an qu’il ne s’est pas présenté au sous-préfet de Kalaban », nous a confié M. DIALLO.
Selon notre interlocuteur, M DJIGUE leur a dit qu’il ‘’a de l’argent’’ et qu’il userait de tous ses moyens pour avoir la propriété de la zone.
« Voyez-vous, vous-même, comment peut-on avoir un tel espace à côté de Bamako sans y planter un seul arbre, construire un hangar, encore moins un logement pour le gardien », s’est interrogé M DIALLO.
Son voisin, à lui, est un Espagnol, il a mis plus de 4 millions pour ses sous bassement. Et voilà, toutes ces réalisations démolies.
« Les décombres en peinture bleue que vous voyez là-bas, le propriétaire de la maison a déménagé le lundi. Ensemble, nous avons fait la cérémonie sacrificielle (mouton) ; le mardi matin, on l’a fait sortir pour démolir complètement tout son logement. Tous ces bagages sont dans la cour du voisin, car il ne sait plus où aller », a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, M DIALLO s’est indigné du fait que ce sont les forces de sécurité du Mali (Police et Garde nationale), payées et habillées à partir de l’argent du contribuable, qui se prêtent aux sales besognes de quelques riches.
« Au lieu de mettre autant de forces de sécurité injustement au service d’une seule personne, pourquoi ne les engager pour libérer Kidal et Tombouctou des mains des groupes armés », s’interrogent les victimes, vu le nombre d’agents de sécurité (plus de 200) pour cette opération de démolition.
Selon M DIALLO, le jour de l’opération (mardi dernier), des forces de sécurité ont encerclé toute la zone sur 150 mètres.
« Nous demandons urgemment à Ba Issa de trouver un logement pour le monsieur qui a sa famille au dehors », plaide M DIALLO.
Aux dires de M DIALLO, aucun d’eux n’a été informé de cette démolition, ni avoir une notification d’huissier indiquant la date de l’opération de démolition. Dans leur cas, rien n’a été fait.
À ce qu’il sache, M DJIGUE serait au tribunal contre une seule dame du nom de Nana GOITA.
Enfin, souligne notre interlocuteur, les victimes de cette injustice réclament leurs propriétés et exigent la réparation de tous les dommages subis.
« Si vous voyez qu’on se bat pour des parcelles, c’est pour des raisons familiales ; sinon chacun ne reposera que sur un m² ; et personne ne veut mourir en laissant sa famille en location ».
En tout cas, les victimes demandent justice et interpellent les plus hautes autorités de notre pays à trouver une solution pacifique à ce problème.

La colère du chef de village
Joint au téléphone, le chef de village de Sirakoro-Méguétan, très en colère, a versé tout son venin sur Ba Issa DJIGUE.
Selon le vieux, Ba Issa DJIGUE est un véritable escroc, un délinquant foncier qui a convoité ses 7 hectares sans succès. Mais il mise toujours sur sa fortune pour se donner raison.
« Il m’a très clairement dit que tant que son argent n’est pas fini, ces 7 ha seront sa propriété. Il s’est mis à donner des millions à certains responsables politiques, administratifs, judiciaires et des domaines de Koulikoro, Kati, Kalaban -Coro », nous a-t-il confié. Le chef du village de Siracoro dit attendre ce délinquant foncier au tournant.
« Je l’aurais aujourd’hui, je l’écraserai, les autorités du Mali entendent. Il n’est pas le seul Malien. D’ailleurs, il vit au Mali, sinon, il n’est même pas Malien », a-t-il déclaré.
« Il n’est pas humain et ne s’accommode pas avec les humains », dira le chef de village. « Ba Issa n’a pas de propriété sur ces terres que j’ai héritées de mes ancêtres. Et celles-ci ne l’appartiennent pas ».
Affaire à suivre donc !

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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