Dans l’après-midi du jeudi 18 juin, les jeunes du mouvement « J5-Djamana-Ko » ont, sur un terrain de football sis en face du palais de la Culture Amadou Ampaté Ba, situé à Badalabougou, animé une conférence de presse. Il s’agissait de clamer fort la démission d’IBK et de proposer des solutions pour un Mali nouveau.
L’évènement était co-animé par Oumar Diallo alias SémaBarou, porte-parole du mouvement ; Moctar Diop, membre du J5-Djamana-Ko ; Mohamed Dicko, fils et représentant de l’imam Dicko. La rencontre de ces jeunes de la commune V de Bamako s’inscrivait dans le cadre du soutien de l’idéologie de l’imam de Badalabougou et ses alliés du M5-RFP (démission d’IBK). « Nous avons tenu cette conférence pour officialiser notre position par rapport à ce qui se passe dans le pays. Nous sommes engagés pour la démission du président IBK et de tout son régime. Nous prônons une quatrième République au Mali, celle qui sera axée sur la refondation et la restauration de nos valeurs d’antan », clarifie Oumar, porte-parole du J5-Djamana-Ko.
Dans cette lutte, ces jeunes se sont, selon Oumar, engagés parce qu’ils voient leur avenir pris en « otage » par le régime. « Nous ne nous sommes pas levés comme ça pour réclamer cette démission. D’ailleurs, assure-t-il, nous avons des solutions à proposer pour un Mali fort et démocratique », ajoute SémaBarou, suivant qui, « IBK démissionnera tôt ou tard, et sera mis dans le passé de ce pays ». Convaincu de la victoire, celle de la démission d’IBK, l’homme en boubou blanc n’hésite pas à dire : « Nous allons refaire et donner un nouveau Mali aux Maliens ».
Sur ce départ, la conception du porte-parole reste claire : « Ibrahim Boubacar Keita a montré sa limite. Quelqu’un qui montre sa limite n’a plus de force. IBK va démissionner de son gré, c’est nous qui sommes en position de force ». Dans un manifeste présenté au public, les membres du J5-Djamana-Ko s’accentuent sur la démission d’IBK et de son régime.
Pour un nouveau Mali fort et plus démocratique, ces jeunes de la commune V proposent une nouvelle constitution pour une nouvelle République. S’ajoute à cela, la mise en place d’un conseil de transition axé sur le mérite et la représentativité ayant pour mission : le redressement de l’économie, la refondation du système éducatif et scolaire, la mise en place d’un système électoral fiable, crédible à travers une agence unique de gestion des élections… Pour ce Mali nouveau qu’ils ne cessaient de clamer fort, ces jeunes se penchent sur la réorganisation de l’administration publique fondée sur nos valeurs et réalités sociétales : distribution d’une bonne justice aux contribuables, celle d’un bon système alimentaire et éducatif, de santé et de sécurité…
« Nous proposons la création de deux chambres : une pour les députés et l’autre pour les autorités traditionnelles, coutumières, religieuses, de jeunes et de femmes », ont-ils annoncé. Sur ces propositions, figure la lecture de la charte des partis politiques, la création des associations. Ce, via le freinage du nomadisme politique, le durcissement de la création des partis politiques et associations, et le bannissement des alliances de contre nature entre majorité et opposition. Ainsi réunis pour soutenir Mahmoud Dicko, ces jeunes plaident pour la mise en place d’un système de recrutement fiable. Celui qui sera basé sur le mérite et la compétence comme critère d’accès de tous aux hautes fonctions de l’État.
En fin, le Mali nouveau suppose, selon ceux-ci, de diligenter l’audit financier sur les dossiers de privatisation des biens et dettes publics du Mali de 1992 à nos jours. Les conférenciers estiment qu’il faut créer un comité d’inspection financière dans le bureau du vérificateur général, ainsi qu’auprès des DFM dans les postes ministériels. Sous l’allégresse, Mohamed Dicko a remercié les jeunes, tout en appréciant leur geste.
Mamadou Diarra