Face aux coupures de courant quotidiennes, une grogne sociale guette notre pays en cette veille du mois de mars, si rien n’est fait pour pallier à cette situation. En tout cas, cette question cruciale cristallise l’attention des observateurs.
Le mois de mars marque la hausse des températures et cette année il coïncide avec le ramadan où la consommation en énergie augmente considérablement. À l’origine de ces coupures intempestives et récurrentes d’électricité qui perdurent depuis plus de deux ans le surendettement de la société publique Énergie du Mali (EDM). Il reste à savoir si l’EDM aura la solution miracle pour satisfaire les consommateurs pendant le Ramadan qui profile à l’horizon. En tout cas un problème connu est à moitié résolu et madame le ministre de l’Energie rassure que son département s’attèle à trouver une solution efficace.
A quelques encablures du début du Ramadan, prévu pour le 10 mars prochain, la ministre de l’Énergie, Mme Bintou CAMARA, a indiqué, dans les colonnes du quotidien national ’’L’ESSOR, que son département est en train de s’atteler à la résolution de la crise profonde qui paralyse le secteur.
En se confiant sur la question lors de son passage à l’émission Mali Kura Taasira 2, la semaine dernière au Musée nationale du Mali, madale le chef du département en charge de l’’Energie et de l’Eau, Bintou CAMARA, a annoncé des actions qui soulageront la population pendant cette période fatidique de l’année.
«Nous leur demandons pardon et, en même temps, la patience», a-t-elle entamé son intervention, tout en assurant que le «problème énergétique est pris au sérieux par les autorités de la Transition».
Selon la ministre, c’est un problème qui perdure depuis des années. Il faut donc le résoudre une bonne fois pour toute, ce qui nécessite, au préalable, un diagnostic sérieux du secteur.
Maintenant, «nous sommes en train de voir comment pallier au problème», a-t-elle déclaré.
Pendant ce temps, le département, assure-t-elle, ne ménage pas ses efforts pour maintenir la fourniture de l’électricité à un niveau acceptable. Une fourniture qui se base beaucoup sur l’hydroélectricité, en faisant la demande au niveau de Manantali, auprès des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Pour le commun des Maliens, les coupures intempestives de l’électricité sont devenues un sujet tabou alors que la situation ne s’améliore pas. Mais pour la ministre, il faut gérer les délestages avec la quantité d’électricité dont on dispose.
A ce niveau, elle a pris l’exemple sur le cas des fêtes de fin d’année.
«C’est une autre gestion qui va s’opérer pendant le mois de mars et surtout durant le Ramadan. En plus de l’hydroélectricité, il faut aussi alimenter les groupes électrogènes pour pouvoir assurer la desserte en électricité», a précisé Mme Bìntou Camara, avant d’informer que les groupes électrogènes en panne au niveau des barrages comme Sélingué seront réparés.
Une dette colossale
Le problème est aussi d’ordre financier. Sur ce point, la patronne du département chargé de l’Energie a reconnu que le ministère de l’Économie et des Finances apporte un soutien conséquent.
Elle s’est également prononcée sur la situation des dettes de l’Énergie du Mali, qui s’élèvent à 600 milliards de F CFA.
La ministre a précisé que ces dettes ont été contractées sur plusieurs années, auprès des banques et d’autres fournisseurs comme les commerçants.
«On est en train de négocier avec les banques pour rembourser les dettes de l’EDM-SA », a-t-elle révélé.
Le département est engagé sur plusieurs chantiers pour résoudre le problème, comme celui de l’achat des équipements.
Il mène également des réformes, relatives notamment à la restauration au niveau de l’EDM-sa et l’accélération du système solaire.
Selon la ministre, ces dossiers sont beaucoup avancés avec des partenaires.
Elle a évoqué des projets avec la Fédération de Russie. «Des négociations sont en cours. Certaines terminées », a révélé la ministre, tout en précisant que la privatisation de l’EDM-sa n’est pas à l’ordre du jour.
En conclusion, elle a demandé l’indulgence et la patience des Maliens, tout en sollicitant leurs contributions en termes de propositions de solutions pour mieux gérer le problème.
Par Abdoulaye OUATTARA