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Décisions de la CEDEAO sur la gestion de la transition par des civils : Les Maliens, réticents !

La volonté de la CEDEAO, conformément aux résolutions du dernier sommet extraordinaire de ses chefs d’Etat, à vouloir  un civil  pour gérer la transition après le putsch du 18 août dernier, n’est pas partagée par un grand nombre de Maliens. Lesquels aspirent sur  un changement, nécessitant une rupture avec les hommes politiques durant cette période de transition. C’est ce qui ressort de notre micro-trottoir auprès de certains compatriotes. Lisez plutôt.

Sory Diakité , jeune activiste et slameur :« La solution réside en plusieurs points »                              

« D’abord, si les militaires peuvent garder le pouvoir du fait du fossé de légitimité entre les politiques et le peuple et la rareté de personne consensuelle, ils auront la chance de justifier le bienfondé de leur intervention en faisant une transition propre et réussie et remettre à la suite le pouvoir à un président élu.

Par ailleurs, la transition quelle que soit la personne qui la dirigera ne doit pas se presser pour un retour à l’ordre constitutionnel normal sans prendre le temps nécessaire de traiter les véritables problèmes pour que le peuple saisisse cette opportunité pour ne jamais plus avoir à vivre une telle phase de gouvernance. Le temps nécessaire à mon avis ne doit être en deçà de 24 mois.

Le risque est qu’une transition dirigée par un politique, quel que soit son intégrité, va susciter un malaise du fait de sa coloration politique et nous ne tarderons pas à tomber dans des contestations post-électorales à l’issue des élections qui vont découler de la transition.

Il va falloir trouver les moyens de convaincre la communauté internationale qui demande deux civils dont un au poste de Président et un autre au poste de Premier ministre. Le pire pour la junte serait de s’en laver les mains à cette étape. Elle peut au moins obtenir sans rechigner le poste de 1er ministre en évoquant à la grande CEDEAO le cas du Burkina Faso avec le colonel Isaac ZIDA.

Ensuite, les militaires ne peuvent pas assurer la transition du fait des sanctions de la CEDEAO, il va falloir chercher les personnes ressources faisant l’unanimité aux yeux de l’opinion nationale et internationale pour diriger la transition.

Je pense qu’un certain Oumar Tatam Ly peut le faire, car n’appartenant à aucune entité politique. Un Modibo SIDIBE fera un bon PM de la transition en renonçant à la candidature à la présidentielle  Pour son expérience et sa qualité d’homme d’Etat ayant fait le plus de propositions de refondation en profondeur de toutes les couches sociales et institutionnelles ».

Enfin si la junte ne ressent aucune garantie, il lui faudrait alors créer un bicéphalisme pour diriger la transition. C’est-à-dire, être une structure de veille qu’une transition faite de technocrates et de politiques va rencontrer régulièrement pour rendre compte de l’état d’avancement des chantiers qui ont motivé leur intervention. Sinon, on se retrouvera à la case départ avec les mêmes erreurs de 2012 ».

Moussa Koné, commerçant : « Il faut donner la chance aux militaires de faire leurs preuves » 

« Les militaires doivent assurer la transition. Si ce n’est pas les militaires, si une autre personne la dirige, le peuple l’apprendra à ses dépens. A défaut des militaires, seul Cheick Modibo DIARRA est légitime pour diriger la transition.

Malheureusement, le M5-RFP est majoritairement composé d’anciennes têtes politiques. Les jeunes du M5 ne sont bons que pour la révolution, ils ne peuvent pas assurer le pouvoir. Ils ne sont bons qu’à contester et ils le font bien. On ne peut pas être un contestataire et disposé des atouts pour bien diriger.

Je pense qu’il faut donner la chance aux militaires de faire leurs preuves. L’exécution élégante de leur coup montre leur intelligence. Et ils doivent cesser de considérer les politiques sinon, ils vont leur faire les mêmes coups qu’à SANOGO et sa bande ».

Fatoumata Traoré, enseignante :« Techniquement les militaires n’ont pas la capacité de diriger cette transition »

« La gestion d’un pays et surtout en temps de crise nécessite une certaine formation diplomatique, or ces militaires bien vrai qu’ils ont suivi d’autres formations hors du pays, cela ne fait pas d’eux des personnes aptes à gérer un pays dans une extrême crise. Techniquement  les militaires n’ont pas la capacité de diriger cette transition, il faut la confier à un civil mais pas n’importe lequel ».

Par Maïmouna Sidibé 

Source: Le Sursaut-Mali

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