Alors que le dossier doit être en principe vidé en assises, le 19 novembre 2019, à la Cour d’Assise de Bamako, la Ligue malienne des Musulmans et Érudits du Mali a animé le 02 novembre une conférence de presse, à l’Institut Mahadi Islam de Médina-Coura. Par-delà l’objectif déclaré d’édifier l’opinion sur le fond du dossier, les religieux étaient manifestement animés d’une velléité de maintenir la pression sur les plus hautes autorités par apport à un dossier n’ayant guère évolué depuis leur derrière sortie médiatique qui remonte 6 février 2019. Par la voix de l’avocat de la famille, les conférenciers sont ainsi revenus sur les circonstances de l’assassinat de l’Imam M. Yattabaré en rappelant qu’il a été poignardé le 19 janvier 2019 aux environs de 05 heures pendant qu’il se rendait à la mosquée. Son bourreau, Moussa Guindo, après son forfait, muni d’un couteau s’est rendu de sang-froid au Commissariat de Police du 3ème arrondissement de Bamako pour se mettre à la disposition de la justice, a relaté Me Yaro, en insistant sur le fait que le présumé assassin a reconnu sans ambages les faits avant d’expliquer en vouloir à mort à l’imam de l’avoir assimilé à un homosexuel.
L’avocat de la famille Yattabaré est par ailleurs revenu sur la diffusion sur les réseaux sociaux des photos de l’iman Yattabaré dans la salle d’urgence de la Polyclinique Pasteur où il a été transporté pour des soins d’urgence avant de succomber à ses blessures.
Quid des enquêtes y afférentes ? Elles se poursuivent au niveau du tribunal de la Commune II afin de déterminer les circonstances et implications exactes de la Polyclinique Pasteur dans la diffusion des photos. « A ce jour, le juge d’instruction a entendu quelques témoins, la partie civile et des médecins de la polyclinique Pasteur», a indiqué l’avocat en estimant que la clinique doit répondre de l’attitude de ses médecins qui, au mépris de leur serment, ont occasionné la diffusion d’images du corps sans vie de l’imam Yattabaré sur les réseaux sociaux. « La polyclinique est le seul auteur de ces photographies et publications dommageables, qui portent entorse aux règles éthiques et déontologiques régissant l’exercice de la profession médicale », a affirmé l’avocat. Et de s’interroger par la même occasion si la déontologie du médecin l’en autorise. Selon l’avocat et conseil de la famille du défunt, le dossier sera jugé ce lundi 4 novembre.
En ce qui concerne l’assassinat de l’iman, il s’est abstenu de donner plus de précisions, car l’instruction étant en cours et doit être tranché en assise le 19 novembre prochain. Si d’aucuns commencent à se poser la question sur l’état de démence du présumé auteur, Moussa Guindo, Me Yaro a écarté les équivoques et réclame la détention à perpétuité, la peine la plus sévère au pénal.
Amidou Keita
Source: La Preuve